La vallée de la lune, et la tête dans les étoiles

Notre premier contact avec le Chili s’est fait par l’un des déserts les plus arides du monde: Atacama, au nord du pays. Rien que pour les 10 heures de trajet depuis Salta, cette étape vaut le coup. Nous avons traversé en bus des paysages surréalistes à 5000m d’altitude; déserts de sel et dunes orangées sur fond de volcans violets.

Arrivée Chili

Dans notre planning de visites, nous avons fait l’impasse sur le salar et les lagunas. Nous avions fait le plein à Uyuni! Nous avons par contre remis le cap vers des geysers, encore plus nombreux et plus impressionants que du côté bolivien.

geysers

Petit échec cependant pour les eaux thermales. Nous nous sommes jetés à l’eau sans réflêchir… et nous aurions dû, car en fait elle n’était pas bien chaude (et le paysage alentour était à peine en train de dégeler de la nuit).

La deuxième destination de la région: la vallée de la lune… en vélo! Nous sommes partis à l’assaut de ce paysage lunaire (forcément), en compagnie d’un américain et une française, compagnons de dortoir. C´était une super idée pour échapper aux bus de touristes qui sillonnent la vallée, mais moins pour nos cuisses!

vallée de la lune vélo

Nous avons passé six bonnes heures à pédaler dans le désert et à marcher dans les grottes de sel, jusqu’au crépuscule. Le coucher du soleil dans la vallée de la lune! Ca valait la peine, même si nous avons dû rentrer dans le noir -il n’y a pas de lampadaire dans le désert…

vallée de la lune coucher de soleil

Heureusement pour nous, les étoiles brillent à Atacama, connu pour la clarté de son ciel. De nombreux observatoires astronomiques y sont implantés, et le plus gros du monde, l’ALMA, va d’ailleurs y être inauguré. L’occasion était trop belle pour ne pas jeter un coup d’oeil à la Voie lactée. Nous avons pris rendez-vous chez un astrophysicien français, qui a installé une dizaine de téléscopes high-tech dans son jardin ☻.
Très pédagogue, il nous a expliqué les bases de la science des étoiles (mouvement des planêtes, cartes du ciel, naissance et mort des étoiles) avec d’abord une observation du ciel et des constellations à l’oeil nu, avant de passer aux téléscopes où nous avons pu voir Mars et Uranus, des nébuleuses (dont une dans le nuage de Magellan, hors de notre galaxie!), des amas d’étoiles…

L’expérience nous a vraiment enchantés. Nous avons donc décidé de faire une étape à Vicuña, sur la route du sud, où se trouve le plus gros observatoire public du monde: l’observatoire del Pangue, là aussi tenu par un français. Si celui-ci est un peu moins pédagogue que le premier, son téléscope est extraordinaire et nous a permis de voir encore plus nettement les différents phénomènes astronomiques, ainsi que la lune et ses cratères. Eric (l’astrophysicien) nous a aussi informés de l’implantation toute récente d’un télescope solaire à Vicuña. Il n’existe que 7 modèles de ce télescope au monde. On ne pouvait pas laisser passer ça. Nous sommes donc partis voir les éruptions solaires et tempêtes magnétiques en direct!

soleil

En plus des observatoires, la vallée d’Elqui a un attrait non-négligeable: la production de Pisco. N’entrons pas dans le conflit péruano-chilien sur l’origine de cette boisson (bien que le Chili ait perdu la bataille juridique- sujet à éviter ici). Nous louons donc des vélos pour faire le tour des vignobles, en passant par la vallée de Cochiguaz où vit une communauté d’allumés persuadés d’être au centre magnétique de la terre et qui attendent les extra-terrestres de pied ferme (sans rire). Nous montons donc les vélos dans le bus qui nous dépose à Pisco Elqui, et c’est parti pour 90km de pédalage!

vallée d'elqui

Pas fous, nous faisons quelques pauses sur le chemin: pour visiter une pisquera et goûter la production locale, dans une bodega qui produit du vin blanc très fruité à partir du cépage du pisco, dans une brasserie artisanale… Oui, bon, l’apéro n’était peut-être pas nécessaire après tout ça, mais il fallait quand même bien partager nos découvertes avec les gérants de l’hôtel (on a donc ramené une bouteille de blanc).
Nous avons en effet eu bien de la chance sur notre hébergement à Vicuña: un petit hôtel avec un mignon jardin plein d’arbres fruitiers en libre-service, et un propriétaire (très bavard) vivant la moitié de l’année au Québec. Victor (le proprio) reste cependant très chilien: comme toutes les personnes rencontrées ici, il est super accueillant, ouvert, toujours prêt à discuter. C’est comme ça que nous nous sommes retrouvés invités à prendre le thé et les biscuits maison chez les loueurs de vélo à la fin de la journée, entourés des gamins et des chiens!