L'eau et le feu

Le jour de l’an passé, il était temps de rejoindre la vallée, et de faire la connaissance d’un personnage primordial en Inde: le Gange.
On pourrait penser que tous les chemins mènent au Gange, mais ce n’est malheureusement pas si simple depuis Rewalsar.. On a probablement passé la pire nuit depuis notre départ: 13h de trajet dans un “ordinary bus”, c’est-à-dire un vieux bus brinquebalant avec sièges riquiquis (les indiens ne sont pas larges des fesses..) et fenêtres qui s’ouvrent toutes seules.
Comme à chaque trajet, c’est toute une épopée, avec cette fois une réparation du pneu en cours de route, en pleine cambrousse :-). Et comme toujours, on est heureux (et soulagés) d’arriver entiers!

On est donc maintenant à Haridwar, porte d’entrée des sources du Gange et haut lieu de pélerinage hindou. Ici se côtoient Babas (“guides spirituels” autoproclamés - qui parfois sont plutôt des clochards fumeurs de shilom déguisés pour faire la quête), pélerins et, comme dans tout lieu fréquenté, mendiants, pickpockets et enfants des rues…

babas

Notre séjour ici sera court, mais on aura eu le temps d’assister à la cérémonie du feu, durant laquelle les pélerins déposent sur le fleuve en offrande des barques en feuilles de bananier remplies de fleurs, d’encens et de bougies. Celà se déroule à la tombée de la nuit, à grand renfort de percussions et prières scandées dans des haut-parleurs et reprises en choeur par la foule.

feu

On repart ce soir en suivant le cours du Gange, direction Varanasi, autre lieu sacré de l’hindouisme, où ceux qui le peuvent viennent mourir afin de stopper le cycle des réincarnations. Ce sera l’occasion pour nous de prendre une dernière fois le train de nuit avec ses marchands ambulants et ses mendiants. En effet, l’espace clos du train (comme le métro parisien), est évidemment un lieu de mendicité. On a d’ailleurs pu remarquer lors de nos trajets que le rapport à la mendicité est bien différent ici, les gens étant nettement plus généreux que nous occidentaux. Il faut dire qu’il n’y a pas non plus de système d’aide et certaines personnes n’ont d’autre moyen de vivre que de mendier, notamment les personnes handicapées (malheureusement nombreuses ici, probablement en raison d’un système de santé moins performant- accouchements non-médicalisés et handicaps non soignés). Quoiqu’il en soit, les gens donnent majoritairement, même si certains tournent la tête également; mais la façon de mendier est également bien plus insistante qu’en Europe. Une personne peut facilement passer 10 minutes à insister pour avoir de l’argent, en te tirant la manche, etc. Si cette situation nous met particulièrement mal-à-l’aise, celà ne semble pas être le cas des indiens. On ne connaît pas assez le sujet pour poser une vérité, mais on a l’impression que la mendicité n’est pas dérangeante/honteuse ici de la même façon que chez nous.