Les chaudes villes laotiennes, au sens littéral

Arrivés au Laos, nous avons commencé par une petite pause à Luang Prabeng. C’est une jolie ville coloniale au confluent du Mékong et de la rivière Nam Kane, super reposante avec ses petites maisons. Il doit y faire bon vivre, quand il ne fait pas 40°C… Les températures atteignent des sommets dès 10h du matin, donc nos journées sont coupées en trois: 6h-10h ballade, 10h-17h tentative de rester au frais à l’hôtel devant notre ventilateur et repas glaces, 17h-20h re-ballade et dîner.

Les journées commencent ici par l’offrande aux bonzes, qui recueillent les dons en nourriture (à l’image de Bouddha qui mendiait ses repas) tous les matins à 6h le long de la rue principale.

offrande

Ensuite se déroule le marché du matin où se vendent tous les produits “frais” (la blague!): des punaises pour assaisonner la salade, des abats assaillis par les mouches, les fameux poissons vivants- poissons-chats du Mékong-, mais aussi du miel vendu directement sorti de la ruche avec bouts d’alvéoles et cadavres d’abeilles en prime. On a remarqué aussi de petits oiseaux en cages d’osier, probablement vendus pour être relâchés devant les temples.

marché

On a d’ailleurs eu la chance d’être là pendant une semaine particulière sur le plan religieux, durant laquelle les habitants font le tour des temples (nombreux) de la ville pour arroser les bouddhas à l’aide d’un dispositif en bois sculpté. Un manège intéressant à observer.

Le Laos ayant été une colonie (pardon, un protectorat) française, quelques restes de cette période subsistent; notamment les boulangeries! Et un bon pain au chocolat servi avec un expresso, ça fait plaisir.

Le soir venu, on mangeait dans une petite ruelle du marché artisanal où on remplit son assiette à un buffet diversifié (nouilles, salades, trucs frits, riz) pour 10 000 kips soit un peu moins d’un euro.

bouffe

Par contre, il y a un “couvre-feu” à 22h30, c’est-à-dire interdiction de vendre de l’alcool et les bars et restau doivent fermer. A partir de là, les soirées sont calmes… Pourtant il y a quelques bars très sympas au milieu des arbres, dont la clientèle est majoritairement étrangère; donc peu nombreuse car le Laos est bien moins touristique que la Thaïlande.

Après deux jours dans la chaleur étouffante de Luang Prabeng, on décide de descendre à la capitale, en empruntant un “aircon bus”. On se réjouit à l’avance de ce trajet climatisé, d’autant que ça doit durer 10h officiellement/ 12h selon le guide. Ah, une journée au frais…
Et bien c’est râté. Si le bus est bien équipé d’un système de climatisation, celui-ci doit être hors-service depuis une bonne dizaine d’années! C’est donc parti pour 13h (et oui) de trajet dans la chaleur laotienne, avec un bus bondé- des tabourets en plastique s’ajoutant au fur-et-à-mesure dans le couloir pour former une rangée de places supplémentaires. Mais si les conditions sont difficiles, les gens n’en perdent pas leur bonne humeur. On est accompagnés tout le long de musique dansante, et des voix du conducteur et du contrôleur qui chantent par-dessus la musique. Tout le monde sourit..
Même pendant des mésaventures, l’ambiance reste au beau fixe: après une pause-pipi, des passagers se rendent compte qu’on a oublié quelqu’un sur le bord de la route; le contrôleur emprunte la moto d’un passant pour aller le récupérer; quand ils remontent dans le bus, tout le monde est mort de rire, y compris l’oublié!

Après cette longue journée, nous voici à Vientiane, qui s’avère être vraiment petite pour une capitale. On est frappés ici par la différence de développement avec la Thaïlande voisine (sur la rive d’en face…): la route qui nous a menés ici était en très mauvais état, l’hôpital “international” de la capitale (et seul hôpital du pays) ne donne vraiment pas envie de tomber malade (en tout cas, lui il tombe en ruines). En fait le Laos produit très peu et, malgré un niveau de vie très bas, doit importer tous les produits de consommation courante, principalement de Thaïlande. Petit détail: le pays est sous le régime communiste d’un parti unique depuis 1975, et on est de temps en temps surpris par une affiche propagandiste ou un bâtiment officiel à la dénomination mystérieuse: “Comité des relations extérieures du comité général du parti”. Le drapeau national est souvent accompagné de la faucille et du marteau.

Autre influence culturelle omniprésente: les restes du protectorat français. On trouve ici de nombreuses caves à vin, le nom des rues est écrit en français et on trouve un palais présidentiel et un arc de triomphe mêlant styles colonial et laotien.

arcdetriomphe

Côté gastronomie, on a décidé que dans une chaleur pareille, il valait mieux manger des fruits. On a donc acheté au marché du matin tout un tas de fruits dont certains inconnus au bataillon; et c’était parfait!

fruits

La tentative de trouver de la fraîcheur dans la capitale ayant échoué, on part à la campagne.