Avec ou sans glaçon?

Après avoir dit aurevoir aux baleines, nous sommes partis en vadrouille dans la région des glaciers, qui couvre une partie de la Patagonie chilienne et argentine. Nous commençons par le plus célèbre, le Perito Moreno, un glacier de 14km de long, 5km de large et 50-60m de hauteur. Un système de passerelles permet de se rendre au plus près du glacier et d’assister aux spectaculaires chutes de blocs de glace, dans un bruit de tonnerre, et de voir les icebergs résultants dériver dans le lac.

Perito Moreno

Quelques heures de bus plus tard, nous revoici au Chili. Comme la première fois, l’inspection de nos bagages est scrupuleuse à la frontière. Pas intérêt d’avoir oublié une pomme sous risque d’amende! Curieusement, quand on passe la frontière dans l’autre sens, c’est à peine si les douaniers nous jettent un coup d’oeil. Une paranoïa à sens unique…

Nous arrivons au bout de la route à Puerto Natales, porte d’entrée du Parc Torres del Paine où se poursuivra notre découverte des glaciers. Il nous faut bien une journée de préparatifs pour être parés pour notre trekking: cinq jours dans la montagne avec tente, sacs de couchage, réchaud et nourriture sur le dos. Une première pour nous!

Notre parcours dans le parc est assez ordinaire. Nous faisons le circuit le plus fréquent, surnommé le “W”. Décidant de faire le parcours d’ouest en est, nous rejoignons le point de départ en traversant un lac turquoise sur un catamaran.

lago torres del paine

Durant ces cinq jours, nous avons relié les trois principaux sites du parc, que sont le glacier Grey, la vallée française et les fameuses “Torres”; par des sentiers très bien balisés (pour une fois, nous ne nous sommes pas perdus!), mais souvent boueux et avec une multitude de rivières à traverser-et plouf, un échec d’Agathe…

hop la riviere torres del paine

Evidemment, il est interdit de faire du feu ou d’utiliser le réchaud dans le parc, sauf aux endroits dédiés dans les campings (payants ou gratuits). Du coup, nous nous retrouvons le soir autour de notre soupe lyophilisée avec les randonneurs qui ont le même rythme que nous et on se fait quelques potes d’aventure (et même un pote de blouson pour Laurent!).

pote quechua

Ici, pas besoin de se trimballer 10 litres d’eau pour 5 jours car l’eau est potable dans tout le parc. On va se servir directement à la source… et faire la vaisselle en aval (ça refroidit les doigts!).

vaisselle

Au final, cette randonnée a été plus facile que ce que l’on redoutait, peut-être en raison de la basse altitude (nous sommes montés au maximum à 800m), et surtout du temps. On nous avait en effet prévenu des difficiles conditions climatiques en Patagonie, avec souvent des vents violents et des averses impossibles à prévoir. Nous en avions eu un aperçu à notre arrivée à Puerto Natales: une pluie ininterrompue nous avait convaincu d’acheter des pantalons de pluie pour la rando!
Super chanceux, nous avons en fait eu cinq jours de soleil, avec uniquement quelques pluies la nuit alors que nous étions l’abri de notre tente. Le top!

glacier sous le soleil

Bon, ceci dit, une randonnée de cinq jours, c’est quand même fatiguant, et la tension se relâche quelque peu en attendant le shuttle de retour…

en attendant le shuttle

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Splash !

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Kilométrage illimité

L’Argentine, ça chamboule notre notion des distances. Il suffit de louer une voiture pour deux jours, et on comprend beaucoup mieux les 15h de bus pour relier Bariloche à Puerto Madryn, sur la côte atlantique!

Ayant retrouvé dans le bus un ancien voisin de dortoir (de Valdivia), nous avons en effet décidé de louer une voiture ensemble et de visiter les environs de Puerto Madryn par nous-mêmes, économisant sérieusement sur le prix des excursions organisées. Un belge flamand (mais qui parle français) a entendu notre discussion, et proposé de se joindre à nous avec son cousin. Nous voilà donc cinq pour partager les frais et animer la conversation pendant les heures de trajet: deux français, un suisse et deux belges! Et des heures, il va y en avoir: pas moins de 830km en deux jours, et souvent sur des routes de gravier limitées à 40km/h. Pourtant, on a juste visité les deux sites-phares de Puerto Madryn!

Sur les conseils d’un français de notre auberge de jeunesse, nous nous arrêtons en chemin pour Punta Tombo à Isla Escondida, lieu de résidence d’une petite colonie d’éléphants de mer. Le gros avantage de ce site est qu’il ne s’agit pas d’une réserve et qu’il est très peu visité. Nous étions donc seuls sur la plage… si on ne compte pas les éléphants de mer; et sans aucune restriction si ce n’est le bon sens (on ne va pas chevaucher un éléphant de mer ☻). En plus, c’est gratuit -chose rare dans le coin! Nous avons même pu prendre notre pique-nique à quelques pas des animaux.

éléphants de mer

Après cette pause-déjeuner, nous avons continué notre route vers Punta Tombo, la plus grosse colonie de manchots de magellan (pas loin d’un million de bestiaux au plus haut de la saison). Le site est superbe, où la pampa rejoint la mer, et il est assez insolite de voir tous ces manchots au milieu des buissons en compagnie des guanacos (sorte de lama) et des moutons.

manchot avec son pote le lama

Nous n’avons pas vu de bébé, les manchots étant encore en train de couver leurs oeufs qui doivent éclore dans une semaine, mais du coup les adultes -profitant de leurs derniers instants de liberté- ne sont pas farouches.

laurent avec son pote le manchot

Ils sont quand même cools ces pingouins:

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Cette petite journée nous a tout de même valu 430km de route, et a creusé les appétits. Qu’à celà ne tienne, nous sommes dans le pays de la viande… et à cinq, on peut se faire plaisir: c’est parti pour un petit gigot d’agneau accompagné de patates au four! Mais il est un peu petit ce gigot, et si on poursuivait avec une pièce de boeuf au four et de la purée? Le tout arrosé de vin argentin, on a mangé à minuit (sous le regard amusé du gérant de l’auberge et des autres occupants), mais qu’est-ce qu’on a bien mangé!

gigot

Le lendemain, pas le temps de se remettre de la soirée, nous partons à 8h pour la péninsule Valdès, immense réserve naturelle qui accueille des animaux marins (lions de mer, éléphants de mer, orques, dauphins et baleines) mais aussi des animaux terrestres.

Pour les lions et éléphants de mer, après ce que nous avions vu à Valdivia et Isla escondida, nous avons été un peu déçus. Ca fait beaucoup de kilomètres (mais vraiment beaucoup) pour se retrouver derrière des barrières à 50m des animaux, et on n’est pas tout seuls! Heureusement, les animaux que nous avons croisés sur le chemin ont largement compensé cette petite déception: des ñandus (sorte de petites autruches), des mouffettes, des martinetas (oiseaux suicidaires), un renard, des tatous.. et un ocelot qui a traversé juste devant notre voiture!

tatou

Concernant les orques, nous avons pu en apercevoir de très très loin avec des jumelles. On ne peut pas vraiment dire que nous les ayons bien vues, mais ce n’est peut-être pas si mal car apparemment, elles étaient venues attaquer les bébés phoques, et d’après les vautours qui tournaient, elles avaient réussi leur coup.

Enfin, LA star du coin, c’est la baleine franche. Elles sont partout dans le golfe où elles viennent en nombre pour mettre bas et élever leurs petits (tout de même 2 tonnes à la naissance). Nous avions déjà pu les observer depuis la plage le jour de notre arrivée à Puerto Madryn. Nous en avions même vu une bonne dizaine sauter dans l’eau depuis un poste d’observation à une vingtaine de kilomètres de la ville- atteint en quelques heures de vélo dans le vent et la poussière.
Après une grosse hésitation -nous avions eu différents échos, et ça représente une bonne dépense-, nous avons tout de même décidé de tenter notre chance et d’essayer de les voir de plus près en prenant un bateau depuis Puerto Piramides, à l’entrée de la péninsule Valdes. Et nous avons été récompensés au-delà de nos espérances!

baleine

Nous nous sommes retrouvés entourés de mamans-baleines avec leurs bébés. L’un d’eux, plus curieux que les autres, est même venu nous voir de plus près, à deux mètres du bateau! Une expérience incroyable.

baleineau

Et en bonus, une vidéo.

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