Chili con mariscos, Argentine con carne

Après notre semaine citadine, nous avons décidé d’aller faire un tour chez les pêcheurs. Direction Valdivia, petit port de pêche où nous avons pu nous régaler de poissons et fruits de mer. Et nous ne sommes pas les seuls: une petite colonie de lions de mer vit aux abords du marché aux poissons (des fois que quelques-uns glisseraient). Si le même terme est utilisé en espagnol pour ces animaux que pour ceux des Galapagos, on a tout de même eu une surprise en les voyant: avec leur crinière de fourrure et leur taille imposante, on voit le rapport avec le roi de la jungle!

lion de mer

Petit point géologique: c’est à Valdivia qu’a eu lieu le séisme le plus fort jamais enregistré (9,5 sur l’échelle de Richter). Cet évènement, qui date des années 60, a profondément modifié le paysage, transformant une rivière en une immense zone humide (lac et marécages), aujourd’hui réserve ornithologique. Nous avons donc fait une petite excursion en bateau dans l’espoir d’observer les oiseaux. Il s’est finalement avéré que le tour comprenait plus de temps sur terre que sur l’eau, avec étapes de dégustation de chicha, de cidre, et enfin de bière. Notre guide était un vieux papi du coin ressemblant étrangement au Capitaine Igloo, aussi compréhensible pour nous qu’un paysan du fin fond de l’Aveyron pour un espagnol. Bref, ça n’a pas été une grande réussite… mais ça a au moins le mérite de nous faire rire (après coup).

Poursuivant notre route vers le sud, nous avons ensuite mis les voiles (façon de parler, c’était un Ferry) pour l’île de Chiloé. Nous avons découvert à nos dépens le micro-climat qui y règne, et qui donne à l’île des allures d’Irlande: il pleut vraiment vraiment beaucoup. Atacama est bien loin…
Malgré le climat peu accueillant, nous avons posé nos valises pour quatre jours à Castro, ville principale de l’île, qui arbore de jolis palafitos (maisons sur pilotis).

palafitos

Nous avons également profité d’un jour de pluie torrentielle pour goûter la spécialité locale, le Curanto (mélange de viande et de fruits de mer, dont des moules géantes).

curanto

Les autres jours passés sur Chiloé nous ont permis de visiter quelques-unes des églises jésuites en bois (l’île en comptait plusieurs centaines), aux couleurs pour le moins originales.

église

Bref, nous avons profité d’être en bord de mer pour faire le plein de restaurants de poissons, avant de repasser la frontière argentine (où le boeuf patagon nous attend). En effet, il nous est impossible de continuer plus au sud par le Chili: il n’y a plus de route! Nous devons donc passer par le pays voisin pour rejoindre le parc Torres del Paine.

Evidemment, nous en profiterons pour nous ballader en Patagonie argentine avant de repasser la frontière.
Première étape: Bariloche. Nous n’avions envisagé cette ville que comme une étape entre deux bus pour récupérer des pesos au marché noir (taux de change deux fois plus intéressant que le taux officiel). Finalement, nous sommes bien contents de nous y être arrêtés. Il suffit de grimper 20 minutes sur la colline la plus proche pour avoir une vue absolument magnifique.

bariloche

Pour couronner le tout, nous avons enfin pu déguster la fameuse viande de Patagonie, avec l’une des pièces préférées des argentins: “l’entraña”. Mmmmm…

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Chile, La alegría ya viene!

Nous avons continué notre visite du Chili par les deux grandes villes du centre: Valparaiso et Santiago, la capitale. Ces deux étapes confirment que l’ambiance ici est vraiment sympa. Nous avons profité du soleil en nous baladant dans les ruelles colorées de Valparaiso, passant d’une colline à l’autre en prenant des “ascensores” datant de la fin du 19e siècle. La promenade offre une vue époustouflante sur la baie.

valparaiso

Valparaiso est en effet avant tout une ville portuaire (avec sa station balnéaire Viña del Mar), fréquentée à l’époque par les cap-horniers. Il était donc impensable de ne pas tester l’une de ses marisquerías (restau de fruits de mer). On a même découvert des fruits de mer dont on ignorait l’existence -et dont on ignore toujours le nom!

La ville baigne dans une ambiance bohême, peuplée d’artistes qui colorent la ville d’immenses peintures murales.

valparaiso

La dolce vita, quoi!

Nous avons ensuite bifurqué vers Santiago pour le long week-end de la Toussaint, évitant ainsi la foule qui allait envahir la côte. Là aussi, nous avons surtout visité à pied, bien que le métro soit efficace et bien pensé. Nous avons donc passé la journée à arpenter les rues, du quartier de notre hôtel à l’ouest de la ville jusqu’au Cerro (colline) San Cristobal qui surplombe la capitale.

santiago

Nous avons également profité d’être à Santiago pour en apprendre un peu plus sur l’histoire récente du pays, notamment sur le coup d’état du 11 septembre 1973 et la dictature de Pinochet, en visitant le Musée de la Mémoire et des Droits de l’Homme.
Si une grande partie de l’exposition joue plus sur l’affect que sur les explications historiques (détails des techniques de torture, témoignages…), elle rassemble des documents audiovisuels vraiment intéressants, comme la dernière allocution de Salvador Allende (qui s’est suicidé plutôt que d’accepter l’exil le jour du coup d’état) et les spots publicitaires pour le référendum qui a mis fin à la dictature. Les partisans du “non” étaient des publicitaires doués, nous avons passé la journée à chanter leur slogan: “Chili, la joie arrive maintenant!”.

allende

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La vallée de la lune, et la tête dans les étoiles

Notre premier contact avec le Chili s’est fait par l’un des déserts les plus arides du monde: Atacama, au nord du pays. Rien que pour les 10 heures de trajet depuis Salta, cette étape vaut le coup. Nous avons traversé en bus des paysages surréalistes à 5000m d’altitude; déserts de sel et dunes orangées sur fond de volcans violets.

Arrivée Chili

Dans notre planning de visites, nous avons fait l’impasse sur le salar et les lagunas. Nous avions fait le plein à Uyuni! Nous avons par contre remis le cap vers des geysers, encore plus nombreux et plus impressionants que du côté bolivien.

geysers

Petit échec cependant pour les eaux thermales. Nous nous sommes jetés à l’eau sans réflêchir… et nous aurions dû, car en fait elle n’était pas bien chaude (et le paysage alentour était à peine en train de dégeler de la nuit).

La deuxième destination de la région: la vallée de la lune… en vélo! Nous sommes partis à l’assaut de ce paysage lunaire (forcément), en compagnie d’un américain et une française, compagnons de dortoir. C´était une super idée pour échapper aux bus de touristes qui sillonnent la vallée, mais moins pour nos cuisses!

vallée de la lune vélo

Nous avons passé six bonnes heures à pédaler dans le désert et à marcher dans les grottes de sel, jusqu’au crépuscule. Le coucher du soleil dans la vallée de la lune! Ca valait la peine, même si nous avons dû rentrer dans le noir -il n’y a pas de lampadaire dans le désert…

vallée de la lune coucher de soleil

Heureusement pour nous, les étoiles brillent à Atacama, connu pour la clarté de son ciel. De nombreux observatoires astronomiques y sont implantés, et le plus gros du monde, l’ALMA, va d’ailleurs y être inauguré. L’occasion était trop belle pour ne pas jeter un coup d’oeil à la Voie lactée. Nous avons pris rendez-vous chez un astrophysicien français, qui a installé une dizaine de téléscopes high-tech dans son jardin ☻.
Très pédagogue, il nous a expliqué les bases de la science des étoiles (mouvement des planêtes, cartes du ciel, naissance et mort des étoiles) avec d’abord une observation du ciel et des constellations à l’oeil nu, avant de passer aux téléscopes où nous avons pu voir Mars et Uranus, des nébuleuses (dont une dans le nuage de Magellan, hors de notre galaxie!), des amas d’étoiles…

L’expérience nous a vraiment enchantés. Nous avons donc décidé de faire une étape à Vicuña, sur la route du sud, où se trouve le plus gros observatoire public du monde: l’observatoire del Pangue, là aussi tenu par un français. Si celui-ci est un peu moins pédagogue que le premier, son téléscope est extraordinaire et nous a permis de voir encore plus nettement les différents phénomènes astronomiques, ainsi que la lune et ses cratères. Eric (l’astrophysicien) nous a aussi informés de l’implantation toute récente d’un télescope solaire à Vicuña. Il n’existe que 7 modèles de ce télescope au monde. On ne pouvait pas laisser passer ça. Nous sommes donc partis voir les éruptions solaires et tempêtes magnétiques en direct!

soleil

En plus des observatoires, la vallée d’Elqui a un attrait non-négligeable: la production de Pisco. N’entrons pas dans le conflit péruano-chilien sur l’origine de cette boisson (bien que le Chili ait perdu la bataille juridique- sujet à éviter ici). Nous louons donc des vélos pour faire le tour des vignobles, en passant par la vallée de Cochiguaz où vit une communauté d’allumés persuadés d’être au centre magnétique de la terre et qui attendent les extra-terrestres de pied ferme (sans rire). Nous montons donc les vélos dans le bus qui nous dépose à Pisco Elqui, et c’est parti pour 90km de pédalage!

vallée d'elqui

Pas fous, nous faisons quelques pauses sur le chemin: pour visiter une pisquera et goûter la production locale, dans une bodega qui produit du vin blanc très fruité à partir du cépage du pisco, dans une brasserie artisanale… Oui, bon, l’apéro n’était peut-être pas nécessaire après tout ça, mais il fallait quand même bien partager nos découvertes avec les gérants de l’hôtel (on a donc ramené une bouteille de blanc).
Nous avons en effet eu bien de la chance sur notre hébergement à Vicuña: un petit hôtel avec un mignon jardin plein d’arbres fruitiers en libre-service, et un propriétaire (très bavard) vivant la moitié de l’année au Québec. Victor (le proprio) reste cependant très chilien: comme toutes les personnes rencontrées ici, il est super accueillant, ouvert, toujours prêt à discuter. C’est comme ça que nous nous sommes retrouvés invités à prendre le thé et les biscuits maison chez les loueurs de vélo à la fin de la journée, entourés des gamins et des chiens!

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