Là haut sur la montagneeuu

Après le Chimborazo, sommet “le plus haut du monde” (ou en tout cas le plus éloigné du centre de la Terre /proche du soleil) considérant la forme ovale de la terre, nous avons décidé pour notre premier contact avec le Pérou de nous attaquer à la chaîne de montagnes tropicale la plus haute du monde: la Cordillera blanca. Mais pour ça, il nous faut rejoindre la ville de Huaraz, et ça s’est révélé plus compliqué que prévu…

On aura en effet mis 4 jours à relier Cuenca, en Equateur, à Huaraz. La première étape était de se rapprocher de la frontière- facile. Le lendemain, passage exemplaire de la frontière terrestre. dire qu’à quelques kilomètres de là, une autre frontière Equateur-Pérou est considérée comme la moins sûre d’Amérique du Sud… Ici, aucun problème, et un agent qui nous souhaite la bienvenue au Pérou.

Le voyage se corse arrivés à Piura où on pensait enchaîner avec un bus pour Chimbote. Malheureusement, tous sont pleins, de nuit comme de jour. On devra attendre le lendemain après-midi et prendre un car pour Trujillo (en espérant trouver une correspondance pour Chimbote, à 2h de là). Arrêt forcé à Piura pour la nuit, donc…

Le lendemain, on est surpris de découvrir à travers les vitres du bus un paysage totalement désertique auquel on ne s’attendait pas. Des kilomètres de dunes de sable entrecoupés de temps en temps par un champs de céréales. On découvre également un aspect moins sympatique de l’utilisation du désert: d’immenses décharges en plein air s’étendent à perte de vue.

desert

On arrive à Trujillo trop tard pour pouvoir poursuivre la route. Deuxième arrêt forcé pour la nuit! Celà nous permet cependant de visiter (rapidement) la ville et sa place des armes coloniale bien conservée.

Trujillo

Il faudra attendre le jour suivant pour enfin arriver à destination après avoir fait une correspondance à Chimbote. Après 7 mois de voyage, on se rend compte qu’on a moins d’énergie qu’au début et ces 4 jours de voyage nous ont bien fatigués. Nous avons une bonne surprise cependant en arrivant à Huaraz. On s’attendait en effet à un petit côté “bulle touristique pour trekkings” comme Pokhara au Népal, mais le village est bien plus authentique, tout en réunissant ce dont les touristes ont besoin au retour de randonnée (de bons restaurants et des bars réconfortants).

La perspective d’un trekking de 4 jours en camping sauvage avec la tente, les sacs de couchage, matelas et nourriture sur le dos, et toutes les complications d’organisation (surtout avec des sentiers peu marqués - on a pû s’en rendre compte en Equateur), nous fait un peu peur… L’offre bienvenue -et économique- d’une agence qui justement propose un départ pour le trekking de Santa Cruz (celui que nous voulons faire) nous convainc de passer par une randonnée organisée. Certes, nous ne serons pas seuls, mais nos affaires seront portées pas des ânes, nos tentes déjà montées à notre arrivée au campement et nos repas préparés- le luxe! Notre appréhension du “groupe” sera finalement effacée une fois faite la connaissance de nos compagnons de route. On s’est retrouvés avec des voyageurs au long terme comme nous, avec le même type de destinations et la même façon de voyager (et le même rythme de marche ☻).

La randonnée traverse le parc national de Huascaran et nous passons de la vallée de Santa Cruz à celle de Huaripampa par le col de Punta Union (4760m). Nous revoici donc en haute montagne, entourés de sommets enneigés et croisant sur notre chemin de multiples lagunes et canyons. Andes oblige, nous avons droit à une distribution de feuilles de coca le matin et à une infusion le soir avant de se coucher, pour parer le mal d’altitude…

Huascaran

Le matériel de camping n’est pas tout neuf et nos duvets ne sont pas suffisants pour nous épargner le froid nocturne (surtout à 4200m d’altitude). Par chance (pour nous), ce n’est pas notre tente qui a pris l’eau un soir pluvieux…. Nous passons aussi une étape concernant les conditions sanitaires lors de ce trekking: absence de toilettes (sauf si on considère les rochers ou arbres comme des cabinets conformes…) et cuisine faite avec l’eau de la rivière qui traverse le campement (au milieu des vaches, ânes et chevaux…). On se rend compte du confort dont on bénéficiait au Népal. Heureusement que le trekking n’a pas duré 15 jours cette fois!
Mais tout celà est largement compensé par le fait de se réveiller dans un site magnifique loin de toute habitation.

campement

Après une dernière journée éprouvante -10h de marche, en partie sous la neige, en partie sous un soleil de plomb dans une interminable descente caillouteuse- et pour le bonheur de nos muscles (et de nos nez), on a achevé l’aventure le lendemain matin dans les eaux termales de Huancarhuas.

Sur le chemin du retour, notre bus fait un petit détour pour l’anniversaire de notre cuisinière. On se fait même offrir la chicha (boisson à base de maïs fermenté sucré), à mélanger à de la bière, par le patron de l’agence!
A Huaraz, on s’est donné rendez-vous avec nos compagnons de rando dans un bon restaurant pour fêter nos exploits: on l’a fait!

groupe

PS: on est tellement motivés que le lendemain on en remettra une couche avec la randonnée de la laguna 69- 3h d’ascension et près de 1000m de dénivelé pour atteindre la lagune à 4650m d’altitude, et 2h30 de marche pour le retour…
Ca y est, on a les genoux qui grincent. Il est temps de passer à la prochaine étape -gastronomique: Lima.