Lost in translation

De Hampi à Ooty.
On s’écarte des chemins touristiques pour aller faire un tour chez les éléphants sauvages et dans les montagnes fraîches. Première étape: acheter les billets de train pour aller à Mysore oú on continuera en bus vers Sultan Bathery (porte d’entrée de la réserve naturelle Wyanad). Le problème, c’est que Hampi s’étant développé autour du tourisme, il y a une agence à chaque coin de rue et toutes veulent nous vendre des billets de bus (compagnies privées) qui coûtent 10 fois le prix du train -réellement 10 fois- et qui sont pourtant moins confortables. En effet, pour 11h de trajet de nuit, on préfère avoir des couchettes ! On essaie de nous faire croire qu’on ne pourra pas avoir de place dans le train, etc, etc. Heureusement, Amandine qui vit en Inde depuis quelques années, nous a parlé du quota de billets “dernière minute” que l’on peut acheter la veille du départ. On avoue, on a un peu la flemme d’aller à la gare d’Hospet (30 minutes de bus aller, 30 minutes retour, avec un temps d’attente indéterminé) pour réserver nos billets nous-même.. et on finit par trouver une agence tenue par une très sympatique gérante, qui est d’accord avec nous sur le fait que le train c’est mieux. Elle réserve donc nos billets, en se prenant une commission au passage (que l’on a quand même un peu négociée). Ca nous a coûté une bonne centaine de roupies de plus que si on l’avait fait nous-même, mais on était contents de faire tourner son commerce.
Par contre, on n’a toujours pas compris pourquoi, elle nous a pris un billet au départ de la gare précédant Hospet en nous disant que le trajet Hospet-Mysore était complet. Mais si c’est complet Hospet-Mysore, comment peut-on avoir des places pour la gare d’avant Hospet jusqu’à Mysore? Le système nous échappe…

Trajet en train toujours aussi sympathique, durant lequel on a tenté d’avoir une conversation avec un couple de cinquantenaires qui allaient voir leur fils ingénieur à Bangalore, si on a bien compris. La communication est compliquée, surtout basée sur des sourires et des mimiques, eux parlant tamul avec quelques mots d’anglais et nous notre anglais limité, mais on a réussi à aboutir à cette conclusion: Sonia Gandhi était italienne et l’Italie c’est tout proche de la France :-)

S’éloigner des sentiers touristiques, c’est super mais il faut quand même s’attendre à tourner un peu en rond, notamment pour trouver son bus. A la gare routière de Mysore, tout est écrit en tamul ou hindi(?), bref pas dans notre alphabet. Il y a beaucoup de quais. On en tente quelques-uns en demandant aux gens si c’est le quai pour Sultan Bathery (on finit par comprendre qu’ils disent juste “bathery”). Pas le bon quai… Agathe repère une billetterie et tente sa chance. Bingo: l’agent d’accueil parle anglais, les billets se prennent directement dans le bus qui part plateforme 3. C’est parti !

Un petit râté à l’arrivée: on descend à la gare routière autour de laquelle il n’y a rien et devons donc remonter, nos sacs sur le dos, la route qui mène au centre-ville (où le bus s’est arrêté juste avant). On repère un hôtel et allons demander le prix des chambres. Et on nous répond.. qu’il n’y a pas de chambre, ici on mange seulement !? On comprendra ensuite que dans le coin “hotel” indique les restaurants. Ca tombe bien, on a faim. On est probablement tombés sur le meilleur restau du village. Très bon, très épicé (c’est la première fois du voyage qu’on a un peu de mal), et vraiment vraiment pas cher. En sortant du restau, la gérante nous retient: elle a passé un coup de fil pour voir s’il y avait de la place dans un hôtel du coin. Ils vont passer nous chercher en voiture et si ça nous va on a une chambre, sinon on peut tout-à-fait dire non, pas de problème. C’était vraiment très gentil de sa part de nous aider comme ça, parce que les sacs ça pèse lourd.. malgré les quelques objets qu’on a déjà jetés par-dessus bord (involontairement).

L’hôtel est un peu plus cher que ce que l’on espérait, mais il est absolument génial: grande chambre super propre, salle de bain avec une douche grand débit. Le top. Pour la première fois, on dormira sans nos propres draps (sacs à viande). Et le prix, c’est celui des chambres trés bon marché de Bombai, sans salle de bain. Le personnel de l’hôtel nous démontrera encore une fois la gentillesse des indiens: il nous aide à nous organiser pour aller au parc par le moyen le moins cher, réserve pour nous un rickshaw, etc., sans aucune commission. Et heureusement car dans une ville sans touristes étrangers, ça devient compliqué d’organiser des visites. Pas d’agence ici..

Le repas du soir sera un peu plus compliqué. On est dimanche et tous les restau du coin sont fermés. Nous voilà partis pour faire 6 km à pied avec notre lampe de poche pour rejoindre la “grande” ville. On s’arrêtera finalement au premier restau ouvert sur notre route: un routier où l’on commande au hasard. On se rendra compte au moment de payer qu’on a commandé une demi-portion pour deux (franchement, vu la taille de l’assiette, ça sautait pas aux yeux), et c’était très bon.. mais on ne peut pas vous dire ce que c’était !

Lever à 6h du mat’ pour la visite du parc où on compte bien voir des éléphants sauvages. Petit échec. On a bien vu des éléphants (domestiqués), un paon dormant dans un arbre, un écureuil, des termites, des biches, et des empreintes de tigre… C’était un peu frustrant car la visite du parc est très encadrée: obligation d’y aller en jeep avec un conducteur, toutes les jeeps font le même circuit d’une petite heure, merci aurevoir. La déception est vite passée quand on est rentrés à l’hôtel juste au moment de l’entrée de l’école d’à côté. On est clairement des curiosités. les gamins nous sourient, nous saluent de loin, timidement. Trois adolescentes s’approchent et l’une d’elle ose nous parler, en anglais. Elle pourra se vanter auprès des copines !

Avant de prendre le bus qui est censé passer vers 13h pour Ooty, on voudrait grignoter au restau à côté de l’hôtel. On entre (un peu tôt) et là on se retrouve face à un vrai problème de commmunication. Personne ne parle un mot d’anglais, on n’arrive pas à faire comprendre qu’on voudrait manger un petit truc. Il n’y a pas de carte, pas de menu… Une femme qui travaille là part dans la rue d’à côté chercher quelqu’un pour traduire. C’est bon, on peut manger… Par contre on n’a aucune idée de ce qu’on va nous apporter. On a dit “yes” au hasard de ce que nous disait le serveur. Observés par les autres clients (morts de rire, mais bienveillants), on mange avec les mains comme on peut nos galettes que l’on trempe dans un curry. En tout cas, on a été l’attraction de la journée ! On leur a tellement plu que les femmes du restau sont venues frapper à notre chambre une heure plus tard pour nous voir. Situation un peu étrange car on n’avait toujours pas appris le tamul ni eux l’anglais, on ne savait pas pourquoi elles étaient venues. Sourires.. et sourires. On part prendre notre bus pour Ooty.

élections

PS: le panneau d’affichage de communication électorale de Sultan Bathery: chaque parti son poteau !