Charmantes petites bêbêtes, le retour

Dur retour à la réalité du routard pour notre première nuit à Yogyakarta.
Nos sacs posés dans une guesthouse petit budget, nous partons en reconnaissance dans la ville. De retour quelques heures plus tard, Laurent s’asseoit sur le lit et aperçoit… une punaise de lit sur son pantalon!
On montre la bestiole (écrasée) au gérant de l’hôtel qui n’est manifestement pas surpris. Sauve qui peut: on remballe nos affaires et quitte l’hôtel.
Il fait maintenant nuit et on trouve un hôtel quelques rues plus loin (on n’a pas envie de rester trop à proximité), un peu plus cher mais tant pis, si c’est le prix à payer pour la tranquilité de l’esprit… On fait un petit tour tout de même au supermarché du coin pour acheter une bombe anti-insectes. Si ça ne tue pas les punaises, on espère au moins que ça leur rendra nos sacs moins attirants et qu’elles n’y éliront pas domicile.

L’heure de se coucher arrive. Un peu paranos, on fait durer, scrutant dans les coins si on ne voit rien bouger… On finit par éteindre la lumière. Réveil en fanfare à 3h du matin: Agathe a senti quelque chose… Et oui, elle vient bien de se faire piquer par une punaise. Il y en a d’ailleurs une petite dizaine qui se promènent sur les murs. L’hôtel numéro 2 est donc également infesté…
On remballe encore une fois nos affaires, un (gros) coup de bombe sur les sacs. On réveille le gardien qui nous propose de changer de chambre, jurant qu’il n’y a pas de “bedbugs” dans celle-là. A vrai dire, on a peu de choix. A cette heure-là, soit on accepte soit on passe la nuit dans la rue. On laissera la lumière allumée tout le reste de la nuit (les punaises ont tendance à se planquer quand il y a de la lumière) et on fuira au petit matin, effectivement sans avoir revu de bestiole.
Un coup d’oeil sur internet ne nous aide pas pour trouver notre prochaine guesthouse: toute la ville semble infestée. La plupart des hôtels notés dans notre guide ont été signalés sur les différents sites de voyageurs (on a d’ailleurs découvert un site de référencement mondial des “bedbugs”). Bref, on décide d’éviter les deux quartiers où se concentrent les routards.

Marchant au hasard le long de l’avenue principale, on suit un panneau indiquant une guesthouse: “The Munajat backpacker”. A peine entrés dedans, on se sent bien. On inspecte la chambre de fond en comble (sous le matelas, les murs, les oreillers…) et ça nous semble OK. On passera les prochains jours dans cette guesthouse gay-friendly (réseau rainbow backpackers) dont le gérant super sympa nous aidera pour organiser (en transports publics et sans aucune commission) nos visites et la suite du voyage.

L’esprit tranquille, on peut partir à la découverte des environs.
Yogyakarta est une étape obligée pour les touristes à Java, car c’est la seule dont le palais du sultan, le Kraton, est toujours debout -et en très bon état puisqu’il y a toujours un sultan! On a donc visité le fameux palais, qui en réalité a un intérêt très limité. Par contre, il abrite des représentations (musique, danse, marionnettes) qui, elles, sont intéressantes. On a pu également visiter un atelier de fabrication de marionnettes balinaises (en cuir) situé près du palais.

marionnettes

Le principal intérêt de la région réside cependant en deux temples anciens: le Borobudur (bouddhiste) et le Prambanan (hindouiste).
On tombe des nues quand on apprend les tarifs pour visiter ces monuments: 230 000 roupies chacun! En deux ans, les droits d’entrée ont été multipliés par 10. D’après le gérant de notre guesthouse, ça a un lien avec les prochaines élections présidentielles (il faut bien financer la campagne du parti en place…).
Bref, ces tarifs sont au-delà de ce qu’on avait prévu et on doit donc faire un choix: ce sera Borobudur, probablement le dernier temple bouddhiste qu’on aura l’occasion de visiter dans ce voyage. Et on ne regrettera pas, car c’est vraiment magnifique.

borobudur

Datant du 8e siècle, Borobudur a été oublié pendant longtemps et déterré de sous les cendres volcaniques par les colons hollandais. Ce jour-là, le lieu regorge de touristes de Sumatra; et ça nous donne un peu le tournis: les gens n’hésitent pas à grimper sur les mini-stupas pour prendre des photos (on a assisté à la chute d’une pierre provoquée par un touriste… consternant…); et on s’est évidemment retrouvés au milieu de l’action en se faisant prendre des dizaines de fois en photo avec eux, comme en Inde!
Autre trait culturel qui nous a rappelé l’Inde: les gens sont super chaleureux et curieux et on passe notre temps à se faire arrêter dans la rue pour raconter qui on est, d’où on vient, ce qu’on fait, etc.

Le lendemain, on décide de partir pour l’est et les volcans de Java. On a rencontré dans notre guesthouse un argentin, Diego, qui a la même destination. On partira donc ensemble en bus de nuit pour ce petit bout de route.