El condor pasa

Nous sommes de retour dans les Andes, dans la ville blanche d’Arequipa, connue pour sa cathédrale, son immense monastère et ses spécialités pimentées.

Arequipa

Trois attraits vérifiés dès la première journée, un peu malgré nous pour le dernier: Agathe a commandé des “rocotos rellenos”, pensant d’après photo qu’il s’agissait de poivrons rouges farcis… Râté, c’était des piments…

On laisse nos gros sacs dans notre auberge de jeunesse pour aller visiter quelques jours les environs d’Arequipa, et notamment le (presque) plus profond canyon du monde: “El cañon del colca” (détrôné de quelques mètres par son voisin).
Faux départ à la gare routière d’Arequipa. Le bus est plein, on devra attendre 6 heures avant le prochain. Ca nous permet de faire des emplettes: un bonnet péruvien pour Laurent qui a -encore- perdu le sien (ça sera bien utile une fois dans le canyon). Résultat de ce retard: on arrive de nuit à Yanque, un petit hameau des plateaux andins, sur la place du village déserte et plongée dans le noir. On s’adresse au seul commerce ouvert afin de trouver un endroit où dormir et on atterrit par hasard (malgré une mauvaise interprétation de l’adresse indiquée) dans une super maison d’hôte tenue par un adorable et très bon cuistot, tellement bien qu’on s’y ré-arrêtera au retour. C’est là qu’on mangera notre premier alpaga -miam!

bellaflora

Le lendemain, place aux choses sérieuses, c’est le début de la randonnée. On prend un bus pour la “Cruz del condor”, réputé -comme son nom l’indique- pour l’observation des condors. Manque de chance, on n’en verra pas une plume… On ne s’attarde pas sur le site et on prend la route en direction de la Pampa San Miguel d’où on entamera la descente dans le canyon.
En chemin, on passe par le mirador de Tapay où -surprise- on aprecevra notre premier condor. Ca nous aurait épargné plus d’une heure de marche si on était plutôt descendu du bus à cet endroit directement…

condor

On poursuit notre chemin, en bord de route, pas le plus agréable. Laurent prend l’initiative d’un raccourci, et on se retrouve au milieu du champs d’un agriculteur fort sympathique qui nous guidera jusqu’à la sortie de son champs et nous indiquera la suite de notre “raccourci” (qui finalement en était bien un). Arrivés au Mirador San Miguel, on décide de prendre notre pique-nique avant de s’enfoncer dans le canyon. Et là -deuxième surprise- un condor passe nonchalamment juste devant nous, profitant d’un courant ascendant (on avait nos sandwichs dans les mains, on n’a pas pu prendre de photo).

Le plan du trekking annonce 4h de marche pour rejoindre San Juan de Chuccho, oú nous dormirons. Il est déjà 13h30, grand temps de décoller.

départ sanmiguel

Le paysage est magnifique, avec une vue plongeante sur l’oasis, au fond du canyon. Par contre, la descente est rude! On prend sur nous en allongeant le pas… et on arrivera en bas 1h30 plus tôt que prévu!
Un gardien du parc national fait le gué au pont en bas du chemin (pour vérifier que tout le monde a bien payé le droit d’accès). On est bien contents de faire une pause en sa compagnie (nos genoux ont souffert), d’autant qu’il est très sympathique et que la conversation tourne rapidement autour de la bouffe. Bref, après une bonne demie-heure, on décide de poursuivre notre chemin (on n’est pas encore tout-à-fait arrivés), et c’est une fois le pont traversé que le gardien nous demande, en criant depuis l’autre rive, si on a bien nos billets.

Quelle surprise après des heures dans un paysage désertique d’arriver dans un village verdoyant, entouré de canaux d’irrigation. On rencontre à l’auberge où on s’arrête plusieurs randonneurs avec lesquels on passera une très bonne soirée.. et qui nous apprendront que, eux, ont vu plein de condors à la Cruz del condor (il faut croire qu’on s’y est pointés un peu trop tard…).

Le deuxième jour est censé être facile, une petite ballade pour rejoindre l’oasis… Mais pour corser la chose, on décidera de se tromper de chemin et de se perdre dans les champs de cactus. Bon, évidemment, on a retrouvé le sentier, après quelques explications en quechua et une montée très raide et caillouteuse au milieu de nulle part. On aura finalement zappé le village de Coshñirwa. La randonnée se poursuit plus sereinement une fois sur la bonne route qui traverse des terrasses pré-incas.

terrasses

Le sentier croise également quelques croix payennes: les conquistadors ayant imposé leur religion, les populations locales ont déguisé leurs autels aux dieux des montagnes en symboles catholiques… et la tradition est restée.

croix payennes

Sangalle, appelé “l’oasis”, porte bien son surnom: un petit havre de verdure avec piscines alimentées par l’eau de la rivière. Tout le monde y prend du bon temps - et reprend des forces- avant la terrible ascension vers Cabanaconde.

oasis

La montée se fait aux aurores (départ 5h) afin d’éviter les fortes chaleurs, et pour nous d’attrapper le bus de 9h pour Yanque où notre maison d’hôte nous attend. On ne sera pas déçus de la grimpette: 1 100m de dénivelé en 2h45 non-stop!

montée

On met à profit notre journée supplémentaire à Yanque pour se détendre les muscles dans les eaux thermales, et pour manger la meilleure soupe de quinoa de la région (et les crêpes à la farine de quinoa aussi!).

yanque

Le village, très paisible la journée, se transforme en foire entre 6h et 7h le matin, quand les bus des circuits organisés s’arrêtent sur le chemin de la Cruz del Condor. Une brochette de femmes avec des alpagas moutonneux et des buses sur le bras attendent les touristes dans l’espoir d’une photo contre quelques soles (monnaie locale).

brochette

On peut également assister à des danses folkloriques autour de la fontaine du village.. perturbées en ce moment par la campagne électorale qui se joue à coup de hauts-parleurs, de musique et de distribution de lait.

danses