Happy Holi

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Le dernier roupie en poche

Nous voilà sur le point de quitter l’Inde, direction le Népal. On vous fait donc un petit résumé de cette dernière semaine passée à Varanasi.

Tout d’abord, notre séjour ici a débuté sous de bonnes augures: sortie de la gare, on se fait harceler par les taxis et rickshaws qui veulent nous amener dans la vieille ville où on logera. Nous avions décidé de parcourir à pied les trois kilomètres nous séparant du centre, donc “No thanks. No thanks. No thanks” (probablement la phrase que l’on aura le plus souvent dite ici). Et là, un rickshaw nous dit qu’il nous amène gratuitement. Très méfiants, on insiste “No money”, et on vérifie qu’il ne va pas nous amener dans un hôtel qui lui donnerait une commission… On monte dans le rickshaw un peu sur la défensive, et on a tort! Il nous a effectivement amené gratuitement en centre-ville et déposé où on le voulait. Il a eu son bon karma pour la journée!

On arrive de nuit à la Guesthouse que l’on avait repérée sur le guide (et pas réservée). Plus de chambre disponible. On a la présence d’esprit de demander s’il y a de la place en dortoir, et il reste 2 lits disponibles. Ouf… On n’avait pas vraiment envie de traîner nos sacs-à-dos de nuit à la recherche d’un hôtel. et il se trouve que l’ambiance est tellement sympa qu’on restera la semaine dans le dortoir. On a fait la connaissance de plein de voyageurs de partout dans le monde (Nouvelle-Zélande, Canada, Allemagne, Angleterre, Irlande, Corée, France…), dont certains que l’on espère recroiser sur notre route- on a une bière prévue à Montréal!

dortoir

A Varanasi, il n’y a pas d’endroit particulier à visiter, mais il s’agit plutôt de se poster sur les marches dans un coin des Ghats (bords du Gange) et de regarder la vie se dérouler… Il arrive toujours quelque chose. L’Inde est surprenante.

varanasi

Varanasi étant l’une des villes les plus sacrées du pays, le quotidien est baigné de religion. Le plus marquant pour nous, ce sont évidemment les crémations. En effet, les hindous qui le peuvent viennent mourir ici, au bord du Gange, pour stopper le cycle des réincarnations. C’est ici que la femme de Shiva a été incinérée et le feu n’a cessé de brûler depuis. Les bûchers fonctionnent 24h/24h et les cendres sont dispercées dans le fleuve. Celà se passe sur un Ghat réservé mais où tout le monde peut circuler, et la vie quotidienne continue de se dérouler tout autour. La mort est, ici plus qu’ailleurs, naturelle. Vous ne verrez cependant pas de photo des crémations. Par respect des familles, des défunts, elles sont interdites.

Evidemment, la cérémonie du feu à laquelle nous avons assisté à Haridwar est également célébrée ici, mais en grandes pompes. Le public est nombreux et celà ressemble plus à un spectacle qu’à une cérémonie religieuse. Les brahmanes qui officient sont de beaux jeunes hommes, la chorégraphie est impeccable.

ceremonie

Une autre particularité de la vieille ville, lorsqu’on s’éloigne des Ghats, est le labyrinthe de ruelles dans lequel il est impossible de ne pas se perdre. On en a fait l’expérience! L’avantage est qu’il suffit de trouver quelqu’un pour nous indiquer le Gange et l’on retrouve son chemin en longeant les rives.

Dernière petite anecdote sur Varanasi: on va passer à la télé! En effet, un lassi shop (vendeur de yaourts) est très connu ici car il propose 80 parfums différents. On a évidemment voulu tester.. et on est tombés en plein tournage d’un reportage sur la ville. Forcément, on s’est fait interviewés. On va passer à la télé!

fin

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L'eau et le feu

Le jour de l’an passé, il était temps de rejoindre la vallée, et de faire la connaissance d’un personnage primordial en Inde: le Gange.
On pourrait penser que tous les chemins mènent au Gange, mais ce n’est malheureusement pas si simple depuis Rewalsar.. On a probablement passé la pire nuit depuis notre départ: 13h de trajet dans un “ordinary bus”, c’est-à-dire un vieux bus brinquebalant avec sièges riquiquis (les indiens ne sont pas larges des fesses..) et fenêtres qui s’ouvrent toutes seules.
Comme à chaque trajet, c’est toute une épopée, avec cette fois une réparation du pneu en cours de route, en pleine cambrousse :-). Et comme toujours, on est heureux (et soulagés) d’arriver entiers!

On est donc maintenant à Haridwar, porte d’entrée des sources du Gange et haut lieu de pélerinage hindou. Ici se côtoient Babas (“guides spirituels” autoproclamés - qui parfois sont plutôt des clochards fumeurs de shilom déguisés pour faire la quête), pélerins et, comme dans tout lieu fréquenté, mendiants, pickpockets et enfants des rues…

babas

Notre séjour ici sera court, mais on aura eu le temps d’assister à la cérémonie du feu, durant laquelle les pélerins déposent sur le fleuve en offrande des barques en feuilles de bananier remplies de fleurs, d’encens et de bougies. Celà se déroule à la tombée de la nuit, à grand renfort de percussions et prières scandées dans des haut-parleurs et reprises en choeur par la foule.

feu

On repart ce soir en suivant le cours du Gange, direction Varanasi, autre lieu sacré de l’hindouisme, où ceux qui le peuvent viennent mourir afin de stopper le cycle des réincarnations. Ce sera l’occasion pour nous de prendre une dernière fois le train de nuit avec ses marchands ambulants et ses mendiants. En effet, l’espace clos du train (comme le métro parisien), est évidemment un lieu de mendicité. On a d’ailleurs pu remarquer lors de nos trajets que le rapport à la mendicité est bien différent ici, les gens étant nettement plus généreux que nous occidentaux. Il faut dire qu’il n’y a pas non plus de système d’aide et certaines personnes n’ont d’autre moyen de vivre que de mendier, notamment les personnes handicapées (malheureusement nombreuses ici, probablement en raison d’un système de santé moins performant- accouchements non-médicalisés et handicaps non soignés). Quoiqu’il en soit, les gens donnent majoritairement, même si certains tournent la tête également; mais la façon de mendier est également bien plus insistante qu’en Europe. Une personne peut facilement passer 10 minutes à insister pour avoir de l’argent, en te tirant la manche, etc. Si cette situation nous met particulièrement mal-à-l’aise, celà ne semble pas être le cas des indiens. On ne connaît pas assez le sujet pour poser une vérité, mais on a l’impression que la mendicité n’est pas dérangeante/honteuse ici de la même façon que chez nous.

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