Le pays où poussent les chaussures

On entend souvent parler de l’odeur de l’Inde. Pour nous, si elle a une odeur, c’est celle du mélange de poussière et de terre sêche qui se colle partout, dans le nez, les oreilles, sous les ongles… On a parfois l’occasion d’attraper au vol un parfum agréable, en passant dans le coin des fleurs (utilisées pour la religion) dans les marchés, ou l’odeur de l’encens à l’heure des pujas. Ces moments sont d’autant plus remarquables que souvent, les effluves que l’on traverse sont beaucoup moins supportables, en particulier quand on est en train, à l’approche ou à la sortie des grandes gares, odeur âcre d’excréments; ou quand on est sur la route, celle des décharges improvisées en plein air.

decharge

Malgré les efforts du gouvernement (campagne de sensibilisation, mise en place de poubelles -en forme de pingouins ?!- dans les villes, ramassage des ordures), il faudra probablement du temps pour changer le rapport des indiens aux déchets. Ici, on jette tout là où on se trouve, par terre ou par la fenêtre si on est dans les transports. Si cela ne pose pas de problème avec les déchets naturels, cela devient très préoccupant avec la profusion de sacs plastiques, barquettes en aluminium, etc. On a pu voir ce que ça donnait à l’occasion d’une réception de mariage qui s’est déroulée dans notre hôtel à Ooty: 400 personnes qui jettent leurs pots de glace par terre (qu’on soit dans la salle de réception ou dans le jardin), qui renversent de la nourriture dans les couloirs, etc. Un vrai massacre!

Mais là où vraiment on se rend compte du désintérêt total que portent les indiens à leurs déchets (attention, on sait qu’on généralise là), c’est avec les chaussures/sandales que l’on trouve abandonnées absolument partout sur notre chemin: flottant dans les canaux des backwaters ou sur la mer, dans la forêt du Dodabetta Peak, le long des trottoirs en ville; comme si quelqu’un les avait semées là, dans l’espoir qu’on chaussurier ou un scandalier se mette à pousser…

chaussures

PS: Petite surprise concernant les déchets: il est absolument interdit de fumer dans beaucoup d’endroits en extérieur (on nous a fait la réflexion en pleine rue près de la gare de Hospet, sur la promenade en bord de mer de Cochi, etc.); et apparemment celui qui jette son mégot dans la rue s’expose à une forte amende ! Il est également souvent interdit de cracher par terre (panneaux bien visibles à l’appui) !

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Sous le soleil du Kerala

Avant de rejoindre Amandine dans les montagnes oú la température avoisinera les zéro degrés, on a décidé de prendre le soleil. A peine 17 heures de trajet et nous voilà arrivés à Varkala dans le Kerala. Tout juste descendus du bus, on tombe sur un rabatteur qui nous propose une chambre. Généralement on évite toutes les propositions faites à la sortie du bus (généralement d’un rapport qualité-prix fantaisiste) mais là, n’ayant pas vraiment repéré d’hôtel où aller, on le suit pour voir et pour cette fois c’était plutôt une bonne idée! On arrive dans une guest house -dans notre budget- composée de quatre petits bungalows individuels, au milieu des cocotiers, super bien située entre la plage principale, la ville, et une plage cachée dont le rabatteur nous a dévoilé l’emplacement…

bungalow

La plage pricipale est vraiment curieuse à observer le matin: on y trouve d’abord des prêtres hindous qui réalisent des rituels à la mémoire des défunts de leur “clients”, quelques mètres plus loin des agents municipaux installent un terrain de beach-volley avec haut-parleurs et projecteurs pour le tournoi du soir; et encore quelques mètres après, des touristes (majoritairement russes) se dorent la pilule sur des transats.

pretres

Après 2 jours de bronzette (cramage pour Agathe), on reprend la route direction Alleppey pour découvrir les backwaters, un réseau de canaux et de lacs sur lesquels circulent canots, péniches, houseboats (sorte d’hôtels flottants)… Au cours d’une excursion en canot, on a rencontré quatre très sympatiques voyageurs (anglais, espagnols et irlandais) avec qui on a passé une excellente journée.

voyageurs

On a pu apercevoir au fil de l’eau la vie quotidienne des villages des backwaters (dans lesquel on fait la lessive, on égorge les poules, on lave les chêvres, on pêche… et qui servent également de tout-à-l’égoût !).

peche

Alleppey a aussi été l’occasion d’une première pour nous: on a l’habitude maintenant de manger avec la main (droite) à l’aide des chapathis, les pains indiens, et on nous apportait jusqu’ici une cuillère quand on commandait du riz; mais cette fois, on est allés dans un petit restau végétarien avec thali (menu composé de riz, chapathis et différents currys et sauces) à volonté… mais pas de cuillère. On s’est donc lancés à manger le riz en sauce à l’indienne, avec les mains, en faisant des petites boulettes pour se les pousser dans la bouche avec le pouce. On a encore une fois été le point de mire de tous, mais on s’en est plutôt bien sortis :-)

On termine maintenant notre petit tour du Kerala par Cochin, où on attend ce soir une procession d’éléphants pour le festival du temple. Nous attendent ensuite 48 heures de train jusque Delhi, suivies de 18 heures de bus pour atteindre Manali…
Le blog sera en standby quelques jours :-)

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Pendant ce temps, à Varkala...

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