Stuck in Rewalsar

Shrivatri (célébration du mariage de Shiva) approchant, Amandine nous met dans un bus direction Mandi où les habitants des villages alentour descendent leurs divinités en procession pour le festival. Le trajet en bus donne encore lieu à une situation bien indienne: Une femme descend pour une pause de quelques minutes et nous demande de surveiller son sac. Bien sûr, pas de problème… sauf qu’elle ne revient pas quand le bus redémarre. On previent le contrôleur qui part la chercher dans la foule; le chauffeur attend un peu; mais personne en vue. On repart. Le sac atterit à côté du chauffeur. Nous, on se demande bien pourquoi ils ne l’ont pas laissé dans un bureau à la station du bus… On comprendra après une heure de route, quand la nana apparaîtra à la station de Bhuntar: elle a réussi à rattraper le bus!

Mandi n’a pas grand interêt en soi, mais ça valait le coup d’y passer pour voir les processions de Shrivatri.

shrivatri

Sur les conseils d’Amandine, on loge dans un petit village perché a 25km au-dessus de Mandi, autour d’un lac sacré: Rewalsar. Nous étions censés y passer deux nuits, voilà cinq jours que nous y sommes…

Rewalsar est un lieu très particulier, sacré pour les hindous et les sikhs, mais également pour les bouddhistes car situé juste au-dessous des grottes du guru Rinpoche. Le village héberge une communauté tibétaine très présente. Autour du lac se concentrent deux temples hindous, un gurudwara sikh et cinq temples bouddhiques (dont un au pied d’une statue géante de Bouddha). Autant dire qu’on y fait des rencontres spirituelles!

rewalsar

Le premier jour, nous avons visité simplement le village en commençant par le gurudwara… où on nous a directement offert à manger! C’est une tradition chez les sikhs d’avoir de quoi nourrir (et héberger) les pélerins de passage. Particulièrement sympathique, notre hôte a également insisté pour poser avec le guru..

gurudwara

…puis avec Laurent

gurudwaralolo

La deuxième rencontre de la journée sera avec le propriétaire de notre hôtel, un ascète hindouiste qui curieusement - pour nous- vit dans une cabane en tôles et cartons à quelques mètres de l’hôtel (où il ne manquerait pas de chambres pour l’accueillir). Et même si l’on n’est plus à Manali, on est tout de même en montagne, et il fait froid!
Jay nous a ainsi invités à prendre le thé dans sa cabane, où nous avons parlé métaphysique quelques heures : qui sommes-nous? que sommes-nous? qui est Dieu? etc, etc. Bien sûr, avec de son côté le point de vue hindouiste issu de la très ancienne culture aryenne. Autant dire qu’on avait des questions plein la tête en s’endormant…

Une autre rencontre totalement inattendue nous amènera le lendemain à la découverte d’une toute autre religion. En prenant notre café du matin, on rencontre en effet François, un français, bouddhiste, qui nous parle des grottes du guru Rinpoche qu’il avait l’intention de visiter. Après avoir pris quelques renseignements auprès d’un gars du coin, on décide d’aller visiter les grottes également, en passant par un temple hindouiste et un deuxième lac sacré qui est sur le chemin (tant qu’à faire). On pensait encore à ce moment prendre le bus le soir-même et quitter Rewalsar…

Sur le chemin, on recroise François qui, comme nous, a râté le bus. On partage donc un taxi pour aller au temple, et on décide de passer la journée ensemble et de redescendre jusqu’à Rewalsar à pied. Arrivés au temple oú l’on se fait bénir par la gardienne (apposition du point/trait rouge symbolisant le troisième oeil), il se met à pleuvoir.
Le temps d’arriver aux grottes quelques centaines de mètres plus bas, l’averse se transforme en déluge. Mais on a la chance incroyable d’arriver au moment d’une pause dans la puja/prière que les nones réalisent.. et que François connaisse l’une d’entre elles! Elle nous invite donc à les rejoindre à l’abri et à assister à l’office, un privilège.
Cependant, celà peut durer plusieurs heures et au bout d’un moment nous essayons de nous éclipser discrêtement. Cela n’échappe pas à Ani-la, qui dépêche sa vieille mère (on suppose) pour nous inviter à manger dans sa grotte aménagée en amont: on ne laisse pas des visiteurs partir le ventre vide!

On a revécu un petit “lost in translation” autour du repas offert (nous étions les seuls à manger, nos hôtes nous regardant…), la grand-mère et sa petite-fille, la cuisinière, ne parlant que tibétain.

repas

La pluie se calme et nous tentons de repartir le plus poliment possible, ne sachant pas trop s’il est de bon ton de faire une donation en échange de l’accueil. François résout le problème en laissant de l’argent sur l’autel de la maison (bien joué). Mais notre départ coïncide avec la fin de l’office et l’on re-croise Ani-la: “Vous n’allez pas partir sans prendre le thé !”
Elle nous entraîne dans une autre grotte aménagée où un vieil homme se repose. Heureusement que François est là pour nous aider à comprendre ce qui se passe; car on est en fait en présence d’un lama, un saint homme, qui va nous accorder sa bénédiction/ sa reconnaissance, en nous déposant un khata (écharpe blanche brodée de mantras) sur les épaules.
Nous avons vécu dans ces grottes un moment incroyable.. et sommes encore repartis avec un sac de biscuits pour la route!

lama

De retour à Rewalsar aux alentours de 17h… C’est cuit, on ne repartira pas aujourd’hui. Nous décidons de retrouver Francois dans un café avant manger pour échanger nos photos. Encore un hasard: quand nous le rejoignons, Francois est en compagnie d’une amie rencontrée dans un monastère bouddhiste deux ans auparavant et qui effectue actuellement une retraite dans le monastère de Rewalsar. Elle nous apprendra que le lendemain est la nouvelle année tibétaine (tiens, si on restait demain?). On passera la soirée dans ce café à discuter avec Francois et son amie qui nous expliquera le fondement de la pensée bouddhiste.

Le lendemain, suivant les conseils de la veille, nous décidons de mettre le réveil à 5h30 pour assister aux célébrations de la nouvelle année. On arrive au temple à la fin de la puja.. et on nous offre encore une fois le thé et le petit-déjeuner (du riz sucré aux noix de cajou, raisins secs et noix de coco). En fait, depuis que nous sommes à Rewalsar, on nous offre un repas par jour!
Quelques heures plus tard, dans un autre temple, la célébration prendra un aspect plus solennel avec la présence d’un grand lama très respecté (mais dont on est incapable d’écrire le nom).. puis laissera la place à la fête avec une présentation de danses traditionnelles tibétaines.

danse

Happy Losar !
༄༅།།ལོ་གསར་ལ་བཀྲ་ཤིས་བདེ་ལེགས་ཞུ། !

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Petites scènes de la vie ordinaire

Comme on le disait, passer quelques jours chez Amandine nous a permis d’appréhender un peu la vie “réelle” en Inde, ou en tout cas à Manali. Et s’il y a une réalité à Manali en hiver, c’est qu’il fait froid! Il faut se chauffer avec le tandoor. Laurent a donc été mis à contribution pour couper le bois, sous le regard hilare du vieux voisin d’Amandine: “No wood in Frrrance? (Il n’y a pas de bois chez vous)?”

Autre technique pour se réchauffer: les sources chaudes à ciel ouvert. Des bains publics- gratuits- avec d’un côté les hommes et de l’autre les femmes évidemment, où l’eau jaillit de la montagne à environ 50°C. On a testé et même en se rhabillant, on n’a pas froid, la vapeur souffrée réchauffant l’atmosphère. Du côté des femmes, on en profite pour faire la lessive (c’est quand même plus agréable qu’au sceau d’eau froide à la maison).

A défaut de chauffe-eau (certains en ont, mais peu), l’eau pour se laver se chauffe dans un sceau à l’aide d’une résistance électrique. Par contre, il ne faut pas oublier d’éteindre la prise quand on sort la résistance de l’eau, sinon on risque de brûler le cable… OK, c’est ce qu’Agathe a fait.. Du coup, on a fait le tour des marchands d’“electronics” pour en racheter une. Là encore, toute une aventure!
On est partis pour Kullu, la grande ville du coin. Une fois trouvée la résistance à un prix raisonnable, technique très particulière du marchand, il prouve son bon fonctionnement à l’aide de deux fils électriques reliés à une ampoule .
On profite de cette virée en ville pour acheter une paire de lunettes pour Laurent, au cas il aurait l’idée d’en re-perdre une. Et pour 1000 roupies (11 euros) une nouvelle paire de lunettes prête en 1h!

C’est sur le chemin du retour que l’aventure s’intensifie.. avec une panne de voiture ! On s’arrête en effet sur la route pour acheter du miel.. et le van ne redémarre plus. On pense d’abord à un problème d’essence. Heureusement, le vendeur de miel vend aussi de l’essence (si si)! Dommage pour nous, la panne ne vient pas de là. On se retrouve en 5 minutes entourés d’une dizaine de mécanos en herbe. Chacun a son mot à dire et tente de réparer le van. Ce faisant, l’un d’eux a d’ailleurs éclaté la pédale d’accélérateur… Quelques minutes plus tard, on repart en poussant le van, pour s’arrêter en bas d’une côte devant un garage de motos. L’un des mécanos emmène Amandine en moto chercher un réparateur de voitures un peu plus loin. Enfin une aide compétente ! En quelques minutes le van est réparé (pédale comprise) et on peut repartir. Tout celà n’aura coûté que 200 roupies (2,50 euros).

panne

La journée se finit par une invitation à boire le chai chez la belle-famille de Xavier où on se retrouve encore une fois autour du tandoor avec le père, la mère et les deux grands-mères qui vivent tous sous le même toit (deux pièces: une chambre/pièce à vivre et une cuisine). Ils voulaient même nous garder à manger et à dormir, nous laissant la chambre et eux dormant dans la cuisine !
On a décliné poliment l’invitation et sommes rentrés à Manali pour passer la soirée à jouer au Carrom Ball, sorte de billard oú on tire avec les doigts, avec Veena, la femme de Xavier.

carrom ball

Demain, départ pour Rewalsar, via Mandi, où nous attend le festival de Shrivatri !

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Quand te reverraiiiii-je ?

Nous voici arrivés à Manali après avoir traversé toute l’Inde sans encombre (hormis 5 heures de retard, mais sur 48 heures de train c’est peanuts). On retrouve Amandine qui nous amène chez elle, où on va enfin se poser quelques jours.
Manali est une petite ville entourée de montagnes à environ 2000 mètres d’altitude, dans la chaîne de l’Himalaya. Le premier soir, pour fêter ce petit rassemblement de français, on a décidé d’improviser une raclette avec un fromage local - très bon soit dit en passant - chauffé sur le tandoor… On ne pensait pas en manger de si tôt !

raclette

Bon, on a un peu enfumé la pièce qui nous sert également de chambre à tous, mais on a passé une très bonne soirée.

Le lendemain, avec le van d’Amandine, on est partis à la découverte d’un endroit qu’on n’aurait jamais visité autrement: la “station de ski”, à quelques kilomètres de Manali, où les indiens en vacances viennent voir la neige pour la première fois.

van En bas à droite le van d’Amandine

Alors là, on a compris le nom de l’agence d’Amandine, Hote Antic Travel: on ne pouvait pas voir plus authentique !
La station grouille de monde; et se mélangent “cours de ski” (regardez la vidéo ci-dessous, vous comprendrez les guillemets), deltaplanes qui atterrissent au milieu des gens - en emportant parfois quelques-uns dans leur course-, quads, photos avec des yaks ou devant un décor en neige spécial “Honeymoon”, manèges pour les enfants, etc., etc. On avait l’impression d’être dans un album de “Où est Charlie? La station de ski” !

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Le fait d’être chez Amandine nous a permis de vivre un peu plus la réalité de la vie en Inde. On a ainsi fait la connaissance de ses petits voisins, avec qui on est retombés en enfance : goûter et ballons pour tout le monde !

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Bon, c’est pas tout ça mais on a du boulot pour vous tenir au courant….

ordi

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