Là où le soleil est né (et où le bus est mort)

Après le légendaire Machu Picchu, où peut-on bien aller? Et bien là où est née la civilisation inca (et le Soleil, d’après celle-ci): le tout aussi légendaire lac Titicaca !

Pour celà, nous choisissons de faire l’impasse sur les îles péruviennes et de passer directement la frontière bolivienne pour rejoindre l’Isla del Sol. Une nuit dans le bus nous attend donc, pour rejoindre Copacabana depuis Cusco. Nous choisissons une compagnie un peu au hasard après avoir fait le tour de la gare routière, le vendeur nous assurant les yeux dans les yeux que nous n’aurions pas de changement de bus et que nous ferions tout le trajet d’une traite, à part un arrêt pour les formalités frontalières.
Quand nous montons dans le bus, premier doute: il ne s’agit pas du tout d’un “semi-cama” (sièges inclinables et repose-pieds) comme le gars nous avait assuré… et on se retrouve à côté d’une vitre cassée. Le trajet s’annonce frisquet (nous rappellons que nous sommes autour de 3500m d’altitude sur tout le trajet). Mais les ennuis ne s’arrêtent pas là. Vers 4h du matin, le bus s’immobilise. Et ne redémarrera plus. Personne ne nous dit rien et il faudra que nous aillions demander au bout d’une heure pour savoir ce qu’il se passe: panne. Des “colectivos” vont venir nous chercher pour nous amener à Puno, la dernière grande ville avant la frontière (à 1h de là). La réponse concernant la suite du voyage est on ne peut plus évasive: “vous prendrez un autre bus…”.
Mouvement de foule quand les colectivos arrivent. Les voyageurs ont peur de ne pas avoir de place (et ont raison car il faudra en rappeler deux autres). On se retrouve évidemment séparés de la personne en charge du voyage, et déposés devant la gare routière de Puno sans aucune aide de la part du chauffeur qui se contente de nous répondre qu’il a fait son boulot en nous déposant là, point (il fait semblant de ne pas comprendre quand on lui demande s’il peut téléphoner au gars du bus pour savoir où le retrouver).
Gonflés à bloc, et bien décidés à ne pas acheter autre un billet pour Copacabana -d’autant plus que nous avions liquidé notre monnaie péruvienne-, nous entrons dans la gare à la recherche de l’agence San Luis qui nous avait vendu les billets. On se retrouve bien sûr devant un guichet vide; mais le gars du guichet d’à côté, bien sympathique, nous informe que cette compagnie ne dessert pas la Bolivie et nous renvoie vers leur partenaire bolivien. Nous aurions donc bien dû changer de bus!
Finalement, tout s’arrange sans trop de difficulté: la compagnie partenaire est au courant de la panne et nous met dans un car qui part 15 minutes plus tard… avec les passagers d’une autre compagnie collés là parce que leur bus finalement ne part pas… Bref, c’est un joyeux bordel mais nous aurons un siège et arriverons à destination. Le passage de frontière, bien que très long, ne posera pas de problème. Nous serons à Copacabana pour le déjeuner!

Copacabana

Il n’y a pas grand chose d’intéressant dans cette ville, à part peut-être l’église qui diffuse de la musique zen (cascades et chants d’oiseaux). On n’avait jamais vu ça, mais c’est une idée! Nous faisons donc comme tous les autres touristes: nous dormons là pour prendre le bateau du matin pour l’Isla del Sol, où nous passerons une nuit pour avoir le temps de visiter un peu plus que le “Camino del Sol” qui traverse l’île du nord au sud en passant par les hauteurs.

Camino del Sol

Nous serons contents d’avoir fait ce choix en découvrant un village de pêcheurs super paisible, où les ânes et les cochons s’abreuvent sur la plage. Devant l’immensité du lac, on en oublierait presque qu’on n’est pas en bord de mer… et que l’on est à 3 800m d’altitude. Une vraie carte postale littorale sur fond de glaciers andins.

Cha'llapampa

Nous n’avons tout de même pas râté les quelques ruines et points d’intérêt touristiques de l’île, notamment les “empreintes du soleil” -la preuve que c’est là qu’il est né!

pisadas del sol

Le fait de dormir sur place fait plaisir à notre bonne conscience aussi, car l’île est gérée par deux communautés et l’argent que nous dépensons pour l’hébergement, la nourriture et le bateau de retour servira donc la communauté Yumani (au sud). Grâce à cette gestion, l’île est très préservée -la nature comme la culture- malgré le fait qu’elle soit très touristique. En effet, il n’y a pas d’hôtel ou restaurant parachuté ici par des gens extérieurs. Tout se fait chez l’habitant. La récompense de notre court séjour ici sera de voir depuis notre hébergement le coucher ET le lever du soleil (l’île n’est pas large).

aube

Retour à Copacabana le lendemain. Nous enchaînons directement avec un bus pour La Paz, où nous devons arriver - l’agence nous l’a assuré- au terminal de bus principal. Après une traversée du détroit de Tiquina mémorable (le bus voyageant sur une “barque” et nous dans un petit bateau à moteur), nous arriverons… dans une rue du centre-ville, soit pas du tout au terminal à côté duquel nous avions prévu de dormir. Encore une fois, l’agence nous a éhontément menti. Ca commence à devenir pénible…

détroit

En arrivant par les hauteurs à La Paz -“capitale la plus haute du monde”- nous avons une vue incroyable sur cette immense ville construite à flanc de montagnes et entourée de sommets enneigés. Nous aurons l’occasion de retrouver cette vue en prenant le téléphérique tout neuf qui relie les quartiers hauts (pauvres) à 4200m d’altitude aux quartiers bas (riches) à 3600m. Ici, on ne descend pas dans les “bas-quartiers”, il fait en effet meilleur vivre dans la cuvette où l’on gagne quelques degrés.

La Paz

Cette ballade dans les airs nous a permis de survoler le cimetière de la ville, insolite car constitué de centaines d’immeubles de tombes. D’après ce que nous avons appris ensuite, c’est le cas également dans d’autres villes.

cimetière

La Paz n’a pas beaucoup d’attraits touristiques et nous ne nous y attarderons pas. Avant la suite du voyage, nous avons simplement visité la place où se trouvent les derniers bâtiments coloniaux et fait un tour dans le quartier des boutiques de sorcellerie (foetus de lama aux étals) et d’artisanat.

Le prochain bus de nuit nous attend (on n’a vraiment rien appris de nos mésaventures!).

(Comments)


Le nombril du monde

Voici une bonne semaine que nous sommes dans la région de Cusco, ou Qosq’o (“Nombril du Monde”) en Queshua, centre de l’Empire Inca.

Cusco

La ville a été complêtement remodelée par les conquistadores espagnols, mais sur les fondations de la cité inca. Ainsi, on peut voir partout les immenses blocs de pierre aux multiples angles prisés dans l’architecture inca, qui servent de bases aux maisons, églises baroques et cathédrale (construite avec les pierre de l’ancienne “cité du soleil”, aujourd’hui ruines proches de Sacsayhuamán). Etant arrivés pour le 1er jour du printemps, on a pu assister dans ces ruines à la reconstitution d’une cérémonie inca de passage à l’âge adulte des jeunes nobles. Mêlant musique, rites chamaniques et épreuves de force, d´équilibre et d’agilité, la cérémonie (dont la reconstitution dure trois heures -quand même!) permettaient aux lauréats de porter les couleurs de l’empire et d’accéder à des fonctions officielles.

Sacsayhuaman

Il y a ici une forte volonté de conserver la culture inca: centre d’arts traditionnels (on a pû y voir une représentation de danses en costumes.. un peu amateur, mais intéressant quand même), enseignement obligatoire du queshua à l’école, rues rebaptisées de noms queshuas ces dernières années, etc.
Il n’en reste pas moins un très fort patriotisme. Tous les dimanches matins a lieu la levée du drapeau sur la place des armes (comme dans toutes les villes du pays), avec fanfare militaire et défilé de différentes institutions, écoles, associations locales… Fait surprenant (pour nous), participent à la levée du drapeau des représentants des corps militaires, politiques.. et religieux (oui, l’archevèque a levé le drapeau… inca!). En effet, deux drapeaux sont à l’honneur ici: le drapeau péruvien et celui arc-en-ciel de l’empire inca.

drapeaux

Si Cusco était le centre administratif de l’empire inca, il existait dans la région de nombreux sites d’importance agricole, militaire et religieuse. Nous avons donc laissé un gros sac dans notre auberge de jeunesse pour partir découvrir la vallée sacrée et ses ruines les plus importantes.

D’abord, Pisac qui a été notre premier contact avec les immenses terrasses de cultures, les constructions à flanc de montagne et un réseau de canalisations particulièrement élaboré irrigant les cultures et alimentant les villes pour une utilisation domestique.

Pisac

Une particularité que nous n’avons pas revu ailleurs: des centaines de trous creusés dans la montagne en face, qui sont en fait des tombes incas pillées.

Notre route s’est poursuivie vers Ollantaytambo, dont les ruines de la même époque (15e s, apogée de l’empire inca avant l’arrivée des espagnols) sont un peu mieux conservées. C’est là que nous avons vu les murs les plus impressionnants, composés de pierres de plusieurs dizaines de tonnes chacune, taillées de façon à s’imbriquer parfaitement. Les constructions étant comme d’habitude en hauteur et la carrière à plusieurs kilomètres de là -et en altitude-, de l’autre côté de la rivière, c’est à se demander comment les incas ont pu transporter ces pierres jusqu’ici (d’ailleurs, les historiens n’ont pas la réponse).

Ollantaytambo

Le village actuel est dans le creux de la vallée, entouré des deux côtés par ces vestiges. Là, on a goûté à la campagne électorale à la péruvienne: en plus des inscriptions sur les murs et affiches, les plus fervents sympatisants de chaque parti font le tour de la ville en voitures avec drapeaux, hauts-parleurs et musique à fond. On a un peu de mal à comprendre la stratégie de communication: on n’entend absolument aucun argument politique, juste des acclamations façon supporters (“Elvis, amigo, el pueblo está contigo!”).

elvis

D’Ollantaytambo, nous avons choisi “l’itinéraire bis” (comprendre “économique”) pour rejoindre le légendaire Machu Picchu, accessible uniquement en train ou à pied. Officiellement, les deux options sont: un treck de plusieurs jours avec un guide agréé dont le fameux “chemin de l’inca” (600$ les 4 jours), ou un trajet en train jusqu’à Aguas Calientes (à partir de 160$ A/R). Mais existe évidemment une solution pour les fauchés: 4h de colectivo (5h si le chauffeur est raisonnable…) sur une route à flanc de montagne, puis 2h30 de marche sur un sentier longeant la voie ferrée.

pont train

Le paysage est magnifique, dans une végétation luxuriante (on est aux portes de l’Amazonie). On a un aperçu du Machu Picchu en hauteur; et on croise même la faune locale:

serpent

Aguas Calientes, étape obligatoire pour tout visiteur du Machu Picchu (où l’on dort et où arrive le train), existe évidemment uniquement par le tourisme, mais on s’attendait à pire. Nous avons même réussi à trouver un logement et un restau à prix normaux (il fallait chercher un peu).

Nous mettons le réveil à 5h du matin pour être au Machu Picchu à l’ouverture, avant l’arrivée du premier train.. et avons la surprise de voir une longue file d’attente pour prendre le bus qui mène à l’entrée du site. En plus, il pleut…. Ce n’est pas ça qui va arrêter une normande. Arrivés en haut, un brouillard épais recouvre le site: on n’y voit pas à trois mètres….
Allez, hauts les coeurs! Après tout, ça donne un côté magique au lieu.

nuages

On se ballade dans les ruines magnifiquement conservées (avantage du brouillard: on ne voit pas les autres visiteurs- on a l’impression d’être seuls ☻). On retrouve ici les terrasses de culture, le réseau de canalisations -particulièrement développé avec une succession de 17 fontaines dans la ville-, et un mur de pierres géantes, cependant moins impressionnant qu’à Sacsayhuamán ou Ollantaytambo. On peut aussi admirer le Intihuatana, “poteau d’amarrage du soleil”, le seul à être encore intact car les conquistadores les ont fait détruire à travers l’empire pour empêcher le culte païen.

Pas démoralisés par le temps, nous partons vers le “pont inca”, l’un des chemins d’accès de l´époque au Machu Picchu, à une vingtaine de minutes de là. A notre retour -surprise!- le ciel s’est dégagé et on peut enfin avoir la fameuse vue sur les ruines avec la montagne Wayna Picchu en fond et les derniers habitants du lieu: les lamas (petite aparté: ils crachent vraiment, et pas que sur le capitaine Haddock!).

machu picchu

Dans l’euphorie du moment, on se dit que finalement nous allons monter sur la montagne Machu Picchu qui surplombe le site et la vallée environnante. La montée est très rude (2h d’escaliers), et nous arrivons enfin au sommet complêtement essoufflés et lessivés… Et en plus il re-pleut… Et on re-voit rien… On ne s’attardera pas, c’est l’heure pour nous de redescendre.

Ca y est, nous avons vu la “merveille du monde” de notre périple!!
[Spécial Dupont: avec le Taj Mahal et Petra, Agathe a vu les 3 sept merveilles!]

On pensait prendre le chemin du retour (les 2h au bord du chemin de fer) dans la foulée, mais après avoir passé 6h sur le site -et le petit-déjeuner étant loin-, on décide finalement de donner un répit à nos mollets et de rester une nuit de plus à Aguas Calientes.

La visite de la vallée sacrée se poursuivra le lendemain côté ouest avec la visite de Moray, centre de recherche agricole inca.

moray

La position des terrasses créant des micro-climats, elles permettaient de faire des expériences de rendement agricole pouvant s’appliquer dans tout l’empire inca.

Le site suivant, Salineras -tout aussi surprenant-, nous apprendra que les incas récoltaient également le sel (grâce à une source chaude naturellement salée et un réseau de canaux et bassins). Les salines sont encore exploitées aujourd’hui, avec quelques 3 600 bassins appartenant à plusieurs familles, selon un système de coopérative.

salineras

On avait décidé de passer notre dernière nuit avant le retour à Cusco à Chinchero, petit village agréable (selon le Lonely Planet), réputé pour son marché du dimanche où les habitants des alentours viennent faire du troc. Construit sur des ruines incas (Chinchero était le “berceau de l’arc-en-ciel”), ce petit village en adobe a finalement peu d’intérêt après notre périple dans la vallée sacrée; et le samedi soir, ce n’est pas vraiment la fête… La principale occupation est de trouver un endroit où manger. Et à 19h50: au lit!
Bref, cette étape n’était pas indispensable, même si nous avons effectivement pu assister à une petite scène de troc: fèves contre feuilles de coca; maïs contre oranges.

De retour à Cusco, nous buvons nos derniers Pisco sours, passons une journée à trier les photos et écrire cet article, et nous allons faire une lessive parce qu’après une semaine de marche à travers les ruines, il est grand temps. Comme dirait un grand homme (OK, Pierre, on te balance): “Quand tu commences à te sentir toi-même, c’est que ça fait un moment que les autres te sentent…”
On est prêt maintenant pour la Bolivie!

PS: Depuis notre arrivée en Amérique du sud -particulièrement depuis le Pérou-,nous avons retrouvé certains aspects que nous n’avions pas vu depuis l’Asie: tuks-tuks klaxonnants, déchets jetés pas les fenêtres des bus, travail des enfants (surtout en tant que marchands ambulants et serveurs), métiers désuets (cireurs de chaussures, aides agricoles pour labourer au soc et récolter à la main)… Tout cela évidemment lié au développement économique du pays. On imagine que cela s’accentuera en Bolivie, mais peut-être serons-nous surpris (comme en Equateur)…

(Comments)


El condor pasa

Nous sommes de retour dans les Andes, dans la ville blanche d’Arequipa, connue pour sa cathédrale, son immense monastère et ses spécialités pimentées.

Arequipa

Trois attraits vérifiés dès la première journée, un peu malgré nous pour le dernier: Agathe a commandé des “rocotos rellenos”, pensant d’après photo qu’il s’agissait de poivrons rouges farcis… Râté, c’était des piments…

On laisse nos gros sacs dans notre auberge de jeunesse pour aller visiter quelques jours les environs d’Arequipa, et notamment le (presque) plus profond canyon du monde: “El cañon del colca” (détrôné de quelques mètres par son voisin).
Faux départ à la gare routière d’Arequipa. Le bus est plein, on devra attendre 6 heures avant le prochain. Ca nous permet de faire des emplettes: un bonnet péruvien pour Laurent qui a -encore- perdu le sien (ça sera bien utile une fois dans le canyon). Résultat de ce retard: on arrive de nuit à Yanque, un petit hameau des plateaux andins, sur la place du village déserte et plongée dans le noir. On s’adresse au seul commerce ouvert afin de trouver un endroit où dormir et on atterrit par hasard (malgré une mauvaise interprétation de l’adresse indiquée) dans une super maison d’hôte tenue par un adorable et très bon cuistot, tellement bien qu’on s’y ré-arrêtera au retour. C’est là qu’on mangera notre premier alpaga -miam!

bellaflora

Le lendemain, place aux choses sérieuses, c’est le début de la randonnée. On prend un bus pour la “Cruz del condor”, réputé -comme son nom l’indique- pour l’observation des condors. Manque de chance, on n’en verra pas une plume… On ne s’attarde pas sur le site et on prend la route en direction de la Pampa San Miguel d’où on entamera la descente dans le canyon.
En chemin, on passe par le mirador de Tapay où -surprise- on aprecevra notre premier condor. Ca nous aurait épargné plus d’une heure de marche si on était plutôt descendu du bus à cet endroit directement…

condor

On poursuit notre chemin, en bord de route, pas le plus agréable. Laurent prend l’initiative d’un raccourci, et on se retrouve au milieu du champs d’un agriculteur fort sympathique qui nous guidera jusqu’à la sortie de son champs et nous indiquera la suite de notre “raccourci” (qui finalement en était bien un). Arrivés au Mirador San Miguel, on décide de prendre notre pique-nique avant de s’enfoncer dans le canyon. Et là -deuxième surprise- un condor passe nonchalamment juste devant nous, profitant d’un courant ascendant (on avait nos sandwichs dans les mains, on n’a pas pu prendre de photo).

Le plan du trekking annonce 4h de marche pour rejoindre San Juan de Chuccho, oú nous dormirons. Il est déjà 13h30, grand temps de décoller.

départ sanmiguel

Le paysage est magnifique, avec une vue plongeante sur l’oasis, au fond du canyon. Par contre, la descente est rude! On prend sur nous en allongeant le pas… et on arrivera en bas 1h30 plus tôt que prévu!
Un gardien du parc national fait le gué au pont en bas du chemin (pour vérifier que tout le monde a bien payé le droit d’accès). On est bien contents de faire une pause en sa compagnie (nos genoux ont souffert), d’autant qu’il est très sympathique et que la conversation tourne rapidement autour de la bouffe. Bref, après une bonne demie-heure, on décide de poursuivre notre chemin (on n’est pas encore tout-à-fait arrivés), et c’est une fois le pont traversé que le gardien nous demande, en criant depuis l’autre rive, si on a bien nos billets.

Quelle surprise après des heures dans un paysage désertique d’arriver dans un village verdoyant, entouré de canaux d’irrigation. On rencontre à l’auberge où on s’arrête plusieurs randonneurs avec lesquels on passera une très bonne soirée.. et qui nous apprendront que, eux, ont vu plein de condors à la Cruz del condor (il faut croire qu’on s’y est pointés un peu trop tard…).

Le deuxième jour est censé être facile, une petite ballade pour rejoindre l’oasis… Mais pour corser la chose, on décidera de se tromper de chemin et de se perdre dans les champs de cactus. Bon, évidemment, on a retrouvé le sentier, après quelques explications en quechua et une montée très raide et caillouteuse au milieu de nulle part. On aura finalement zappé le village de Coshñirwa. La randonnée se poursuit plus sereinement une fois sur la bonne route qui traverse des terrasses pré-incas.

terrasses

Le sentier croise également quelques croix payennes: les conquistadors ayant imposé leur religion, les populations locales ont déguisé leurs autels aux dieux des montagnes en symboles catholiques… et la tradition est restée.

croix payennes

Sangalle, appelé “l’oasis”, porte bien son surnom: un petit havre de verdure avec piscines alimentées par l’eau de la rivière. Tout le monde y prend du bon temps - et reprend des forces- avant la terrible ascension vers Cabanaconde.

oasis

La montée se fait aux aurores (départ 5h) afin d’éviter les fortes chaleurs, et pour nous d’attrapper le bus de 9h pour Yanque où notre maison d’hôte nous attend. On ne sera pas déçus de la grimpette: 1 100m de dénivelé en 2h45 non-stop!

montée

On met à profit notre journée supplémentaire à Yanque pour se détendre les muscles dans les eaux thermales, et pour manger la meilleure soupe de quinoa de la région (et les crêpes à la farine de quinoa aussi!).

yanque

Le village, très paisible la journée, se transforme en foire entre 6h et 7h le matin, quand les bus des circuits organisés s’arrêtent sur le chemin de la Cruz del Condor. Une brochette de femmes avec des alpagas moutonneux et des buses sur le bras attendent les touristes dans l’espoir d’une photo contre quelques soles (monnaie locale).

brochette

On peut également assister à des danses folkloriques autour de la fontaine du village.. perturbées en ce moment par la campagne électorale qui se joue à coup de hauts-parleurs, de musique et de distribution de lait.

danses

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