Suspiro limeño

Après les kilos qu’on a dû perdre en trekking, il fallait bien qu’on se replume un peu. On a donc mis le cap sur Lima, considérée comme une “capitale gastronomique en devenir”. Bon, les restaurants gastronomiques-fusión sont un peu trop chers pour nous, mais on a quand même explosé le budget, on vous rassure…

On a été accueillis à Lima par un brouillard épais qui ne nous a pas quitté. Et oui, c’est apparemment comme ça la moitié de l’année. Les conquistadors ne savaient pas à quoi s’attendre quand ils ont fait de Lima la capitale: ils sont arrivés sous un beau ciel bleu d’été (on est en hiver ici…). On s’est donc bien concentrés sur les découvertes culinaires pour nos trois jours en ville, d’autant que les klaxons incessants et les mises en garde contre l’insécurité des rues (qu’on n’aura au final pas ressentie) ne nous ont pas donné envie de pousser trop la visite.
On a quand même fait un tour dans le centre-ville, là encore dans un style colonial bien conservé, où on a pu déguster un pisco sour dans le bar vieillissant du premier palace de la ville (lui aussi vieillissant) qui a inventé ce cocktail.

lima

On s’est donc requinqués à la capitale avec quelques spécialités telles que le ceviche et les tiraditos (poissons crus marinés), les papas a la huancaina (sauce à base de piment et de fromage), la causa andina (purée froide de pommes de terre fourrée au thon et olives), le aji de gallina (poulet sauce crémeuse au piment jaune), le arroz criollo (riz-plantains-oeuf-viande.. très léger celui-là…) ou le arroz con pato (au canard). Et bien sûr, la touche sucrée, spécialité de Lima: le suspiro limeño ou “soupir liménien” (caramel et meringue). Autant de petits plaisirs qu’Agathe pourra vous faire découvrir au retour, car elle a réitéré l’expérience du cours de cuisine. ☻

Après cette petite pause, on a repris la route en direction de Nazca pour nous rendre compte par nous-mêmes de ses mystérieuses “lignes” (et dessins) tracées par une civilisation pré-inca entre les années 400 et 600 en ôtant les cailloux rouges du sol, découvrant ainsi une terre grise.

grenouille

Les scientifiques ne sont toujours pas d’accord sur la technique utilisée pour réaliser ces lignes, sachant qu’elles ne sont visibles que d’en-haut et qu’elles se situent dans une plaine désertique. Une théorie a ainsi décrété qu’il s’agissait d’une piste d’atterrissage pour les extraterrestres, une autre que les Nazcas avaient inventé la montgolfière… Bref, on ne sait pas comment ça a été réalisé… ni pourquoi. Ceci dit, le graphisme de ces géoglyphes est très joli, et il est incroyable que certains d’entre eux soient parvenus jusqu’à nous, malgré le passage de la Panaméricaine sur la queue du lézard!

colibri Nazca colibri CC BY-SA 3.0

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Là haut sur la montagneeuu

Après le Chimborazo, sommet “le plus haut du monde” (ou en tout cas le plus éloigné du centre de la Terre /proche du soleil) considérant la forme ovale de la terre, nous avons décidé pour notre premier contact avec le Pérou de nous attaquer à la chaîne de montagnes tropicale la plus haute du monde: la Cordillera blanca. Mais pour ça, il nous faut rejoindre la ville de Huaraz, et ça s’est révélé plus compliqué que prévu…

On aura en effet mis 4 jours à relier Cuenca, en Equateur, à Huaraz. La première étape était de se rapprocher de la frontière- facile. Le lendemain, passage exemplaire de la frontière terrestre. dire qu’à quelques kilomètres de là, une autre frontière Equateur-Pérou est considérée comme la moins sûre d’Amérique du Sud… Ici, aucun problème, et un agent qui nous souhaite la bienvenue au Pérou.

Le voyage se corse arrivés à Piura où on pensait enchaîner avec un bus pour Chimbote. Malheureusement, tous sont pleins, de nuit comme de jour. On devra attendre le lendemain après-midi et prendre un car pour Trujillo (en espérant trouver une correspondance pour Chimbote, à 2h de là). Arrêt forcé à Piura pour la nuit, donc…

Le lendemain, on est surpris de découvrir à travers les vitres du bus un paysage totalement désertique auquel on ne s’attendait pas. Des kilomètres de dunes de sable entrecoupés de temps en temps par un champs de céréales. On découvre également un aspect moins sympatique de l’utilisation du désert: d’immenses décharges en plein air s’étendent à perte de vue.

desert

On arrive à Trujillo trop tard pour pouvoir poursuivre la route. Deuxième arrêt forcé pour la nuit! Celà nous permet cependant de visiter (rapidement) la ville et sa place des armes coloniale bien conservée.

Trujillo

Il faudra attendre le jour suivant pour enfin arriver à destination après avoir fait une correspondance à Chimbote. Après 7 mois de voyage, on se rend compte qu’on a moins d’énergie qu’au début et ces 4 jours de voyage nous ont bien fatigués. Nous avons une bonne surprise cependant en arrivant à Huaraz. On s’attendait en effet à un petit côté “bulle touristique pour trekkings” comme Pokhara au Népal, mais le village est bien plus authentique, tout en réunissant ce dont les touristes ont besoin au retour de randonnée (de bons restaurants et des bars réconfortants).

La perspective d’un trekking de 4 jours en camping sauvage avec la tente, les sacs de couchage, matelas et nourriture sur le dos, et toutes les complications d’organisation (surtout avec des sentiers peu marqués - on a pû s’en rendre compte en Equateur), nous fait un peu peur… L’offre bienvenue -et économique- d’une agence qui justement propose un départ pour le trekking de Santa Cruz (celui que nous voulons faire) nous convainc de passer par une randonnée organisée. Certes, nous ne serons pas seuls, mais nos affaires seront portées pas des ânes, nos tentes déjà montées à notre arrivée au campement et nos repas préparés- le luxe! Notre appréhension du “groupe” sera finalement effacée une fois faite la connaissance de nos compagnons de route. On s’est retrouvés avec des voyageurs au long terme comme nous, avec le même type de destinations et la même façon de voyager (et le même rythme de marche ☻).

La randonnée traverse le parc national de Huascaran et nous passons de la vallée de Santa Cruz à celle de Huaripampa par le col de Punta Union (4760m). Nous revoici donc en haute montagne, entourés de sommets enneigés et croisant sur notre chemin de multiples lagunes et canyons. Andes oblige, nous avons droit à une distribution de feuilles de coca le matin et à une infusion le soir avant de se coucher, pour parer le mal d’altitude…

Huascaran

Le matériel de camping n’est pas tout neuf et nos duvets ne sont pas suffisants pour nous épargner le froid nocturne (surtout à 4200m d’altitude). Par chance (pour nous), ce n’est pas notre tente qui a pris l’eau un soir pluvieux…. Nous passons aussi une étape concernant les conditions sanitaires lors de ce trekking: absence de toilettes (sauf si on considère les rochers ou arbres comme des cabinets conformes…) et cuisine faite avec l’eau de la rivière qui traverse le campement (au milieu des vaches, ânes et chevaux…). On se rend compte du confort dont on bénéficiait au Népal. Heureusement que le trekking n’a pas duré 15 jours cette fois!
Mais tout celà est largement compensé par le fait de se réveiller dans un site magnifique loin de toute habitation.

campement

Après une dernière journée éprouvante -10h de marche, en partie sous la neige, en partie sous un soleil de plomb dans une interminable descente caillouteuse- et pour le bonheur de nos muscles (et de nos nez), on a achevé l’aventure le lendemain matin dans les eaux termales de Huancarhuas.

Sur le chemin du retour, notre bus fait un petit détour pour l’anniversaire de notre cuisinière. On se fait même offrir la chicha (boisson à base de maïs fermenté sucré), à mélanger à de la bière, par le patron de l’agence!
A Huaraz, on s’est donné rendez-vous avec nos compagnons de rando dans un bon restaurant pour fêter nos exploits: on l’a fait!

groupe

PS: on est tellement motivés que le lendemain on en remettra une couche avec la randonnée de la laguna 69- 3h d’ascension et près de 1000m de dénivelé pour atteindre la lagune à 4650m d’altitude, et 2h30 de marche pour le retour…
Ca y est, on a les genoux qui grincent. Il est temps de passer à la prochaine étape -gastronomique: Lima.

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Chapeaux et cochons d'Inde

Notre séjour en Equateur et les vacances de Tom se sont achevés à Cuenca, dans les Andes.

cuenca

C’est ici (entre autres) que sont fabriqués les fameux chapeaux “panama”. On ne pouvait pas laisser passer l’occasion de visiter les deux fabriques les plus connues de la ville: l’atelier poussiéreux de Alberto Pulla et l’usine accessible à la visite de Homero Ortega.

panamas

Cuenca nous a également réconciliés avec la cuisine andine. Il y a ici un grand nombre de restaurants, de la cantine basique à la superbe verrière abritant un restaurant de “fusion food”. On n’a évidemment pas manqué de goûter une spécialité surprenante: le cochon d’Inde (ou cuy)!

cuy

Cette dernière étape en Equateur était parfaite pour en apprendre un peu plus sur la culture du pays. Cuenca mêle en effet la culture traditionnelle portée par les différentes communautés (mises en avant dans son musée ethnographique- oú on a pu voir des têtes réduites…) et la culture émergente avec de nombreuses galeries et oeuvres de street art.
On a été surpris par les épiceries fines, bars lounge, restaurants gastronomiques dont recèle la ville. Ca reflête d’ailleurs la fausse idée que l’on avait de l’Equateur. On s’attendait en effet à faire de longs et pénibles trajets dans de vieux bus bondés cahotant sur des routes poussiéreuses, et avons finalement trouvé des bus très confortables avec des places numérotées et des routes en parfait état. Et si les poules font parfois partie du voyage, c’est dans la soute à bagages (certaines ne survivant pas au trajet…- et tchoc la poule!).

Maintenant que le troisième gringo est parti, nous poursuivons notre route vers le sud. On espère que les gens seront aussi gentils au Pérou!

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